Lors de son comité central d'entreprise qui s'est tenu hier, jeudi 14 février, l'entreprise Saint-Louis Sucre a annoncé une vaste réorganisation de ses unités de productions. 130 suppressions d'emplois sont prévues. Dans la Somme à Eppeville 122 salariés seront réaffectés sur le site de Roye.
L'industriel Saint-Louis Sucre a annoncé hier jeudi 14 février un plan de réorganisations de ses sites de productions pour faire face à la baisse des cours du sucre.
Dans la Somme, il prévoit de fermer la sucrerie d'Eppeville, près de Ham, en 2020. la direction assure qu'il n'y aura pas de licenciement. Sur les 132 salariés que compte cette unité de production, 122 seront réaffectés dans les deux usines de Roye, située à une vingtaine de kilomètre d'Eppeville et les 10 autres salariés effectueraient du stockage de sucre, sirop et mélasse et la déshydratation de pulpe.
Les emplois menacés sur les autres sites
L'usine de Cagny, dans le Calvados, qui emploie 85 salariés, cessera sa production de sucre au profit du stockage de sucre, mélasse et de la production d'alimentation animale à partir de mélasse, ce qui se traduirait par 77 suppressions d'emplois. A Marseille, usine de conditionnement, les 58 salariés seront ramenés à 5 pour un recentrage de l'activité sur la production de sucre liquide.
Dans un communiqué le groupe Saint-Louis Sucre qui est une filiale de l'Allemand Südzucker a indiqué que "Ce projet répond à la nécessité de s'adapter à la nouvelle donne du marché du sucre : libéralisation du marché européen depuis octobre 2017 avec la suppression des quotas, surproduction à l'échelle mondiale et chute des prix sans précédent sur les marchés mondiaux et européens". Saint-Louis Sucre emploie 770 salariés en France et travaille avec 4 733 betteraviers.
Les élus locaux et la Région prêts à participer financièrement pour maintenir la production à Eppeville
Dans un communiqué, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a jugé cette décision "brutale" et appelé la préfète de la Somme à "réunir le plus rapidement possible toutes les parties prenantes" pour déterminer "si toutes les options ont été étudiées sérieusement" concernant le site d'Eppeville.
"S'il apparaît que des investissements pour maintenir la production à Eppeville sont nécessaires, les collectivités locales et en premier lieu la Région Hauts-de-France seront prêtes à participer à cet effort financier", a-t-il écrit.
De son cêté le député UDI de la Somme Stéphane Demilly s'inquiète de l'impact économique qu'aura cette fermeture sur la commune d'Eppeville, il se prêt à suivre de très près l'évolution de la situation à Eppeville avec l'Etat, Xavier Bertrand, le Président du Conseil Régional ainsi que le maire d'Eppeville et le Président de la Communauté de Communes.
Dans un communiqué, l'élu écrit : « Une usine qui ferme est toujours une mauvaise nouvelle pour un territoire et je suis particulièrement abasourdi par cette annonce que nous apprenons brutalement, par les médias. Je sais que la filière sucrière est en pleine restructuration depuis la fin des quotas sucriers. Cependant, si les considérations économiques sont importantes, la question humaine doit être, à mes yeux, la première priorité à aborder dans ce dossier : aucun salarié, aucune famille ne doit rester sur le carreau !»
La Confédération générale des planteurs de betteraves a réagi à ces fermetures
« Des sucreries qui disparaissent ce sont autant de conséquences irréversibles pour des agriculteurs, des emplois locaux et des territoires. C’est pourquoi nous nous mobilisons pour défendre et trouver des solutions pour le devenir des planteurs et l’avenir des sites industriels d’Eppeville et de Cagny.» déclare Franck Sander, Président de la CGB (Confédération Générale des Planteurs de Betteraves).La CGB a d’ores et déjà planifié dans les prochains jours une rencontre entre le Président et les dirigeants de la filiale française du Groupe (Saint-Louis Sucre) pour envisager les différentes options. Franck Sander a également immédiatement demandé à être reçu par le Président de Südzucker dans les plus brefs délais. D’autres contacts sont également en cours auprès des dirigeants politiques nationaux et locaux.