Sur le littoral picard, les goélands sont nombreux et les nuisances aussi : "je ne mange plus sur mon balcon"

Les goélands sont de plus en plus nombreux sur le littoral picard en particulier dans les communes de Cayeux-sur-Mer, Ault et Mers-les-bains. La stérilisation des œufs n'étant parfois pas suffisante, il est nécessaire pour les communes de mettre l'accent sur les mesures préventives.

Les habitants des communes du littoral picard doivent désormais cohabiter avec une population de plus en plus grandissante de goélands. Déjections, nuisances sonores et visuelles : cette surpopulation peut rendre leur quotidien invivable. 

Véronique habite au dernier étage d'une résidence à Cayeux-sur-Mer. Arrivée en 2010, elle a constaté progressivement l'affluence des goélands sur le toit des bâtiments. "Ils sont juste au-dessus de chez moi, donc on doit faire avec le bruit, mais surtout la saleté. Il y a des déjections sur les carreaux, sur les murs, sur la rambarde. Je ne mange plus sur mon balcon."

L'an passé, alors que sa fille et une amie se trouvent sur la terrasse, deux goélands qui se battaient pour du poisson déboulent à toute allure. "Ils sont tombés sur le dos de l'amie de ma fille. Il y aurait pu y avoir un coup de griffe", nous confie Véronique. Par chance, aucune des deux n'est blessée, mais elles doivent désormais cohabiter avec l'un des goélands resté coincé sur le balcon. En prime, celui-ci n'a pas tardé à régurgiter des crustacés sur le balcon.

Une mauvaise expérience dont se serait bien passée cette habitante. Elle n'est pas la seule à se plaindre de nuisances. "Le bruit peut être très gênant, quand ils sont peu ça va mais quand c'est des dizaines... Ils salissent les balcons mais aussi les terrasses, les toitures, les voitures...", détaille Matthieu Blin, directeur général des services de la ville de Cayeux-sur-Mer. 

Une espèce protégée

Les laridés, famille d'oiseaux dont le goéland fait partie, sont des espèces protégées conformément à l'article L.411-1 et 2 du code de l'environnement. Toute action pouvant porter atteinte à l'animal est donc interdite. La violation de cette règle est un délit pénal passible de 2 à 7 ans d'emprisonnement et de 150 000 à 750 000 euros d'amende. 

Ceci étant, des dérogations peuvent être accordées aux communes si celles-ci ont déjà présenté un certain nombre de mesures permettant de réduire les nuisances. Ainsi chaque année, elles peuvent déposer un dossier de demande de dérogation à la préfecture et procéder à la stérilisation des œufs qui consiste à répandre de l'huile végétale pour stopper le développement de l'embryon. La commune de Cayeux-sur-Mer a pu procéder à ce traitement en 2020 régulant sa population à 60 nids. "C'est dommage d'en arriver là et le problème c'est que visiblement cela ne suffit pas. Je pense en plus que l'on peut prévenir avant d'être à ce stade", indique Matthieu Blin. 

Adopter les bons réflexes

Pour ce faire, le directeur général des services de la ville, invite les habitants à adopter les bons réflexes. "Chaque matin, les services nettoient les rues, mais il faut que les habitants interviennent eux-mêmes au niveau de leurs toitures, il faut éviter les garde-manger, éviter de laisser les poubelles dehors, ne pas nourrir les animaux..." énumère-t-il. Il faut aussi veiller à supprimer les matériaux, notamment les laisses de mer, qui permettent la construction des nids avant mai/juin. 

Si nécessaire, les communes peuvent aussi mettre en place des mesures d'effarouchement, comme des drones ou des lasers. Une solution déjà utilisée notamment à Boulogne-sur-mer.

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