Sports. J'ai testé pour vous l'escalade : de l'intensité du bloc à l'endurance de la voie, des exercices complémentaires

Avec la vitesse, la voie et le bloc, l'escalade a fait une entrée remarquée aux JO de Tokyo cet été. Dans l'agglomération lilloise, les salles ouvrent de plus en plus et nous avons testé ce sport complet, révélateur du caractère et où le mental à une importance indéniable. #Vousêtesformidables

Ouverte à Lille le 17 septembre dernier, dans une partie de l'ancien centre commercial "31 rue de Béthune", sur trois étages, la salle s'étend sur 2 400 m² ouverts au public. Trois niveaux donc pour grimper 100 voies plus ou moins difficiles et 200 blocs. A découvrir dans #Vousêtesformidables, sur France 3 Hauts-de-France, vendredi 12 novembre à 9h05. 

Une salle polyvalente

Après un échauffement des articulations : chevilles, genoux, bassin, épaules, coudes, mains et cou, il est temps d'enfiler mes chaussons avec leur gomme agrippante et de se familiariser aux prises en matière abrasive fixées aux murs, en compagnie d'Halim Moulay, mon moniteur du jour. Un peu de magnésie liquide sur les mains, davantage pour la forme vu mon niveau débutant et c'est parti ! Nous sommes au troisème étage, dans l'une des deux salles dédiées aux blocs. Discipline d'escalade comme la voie ou la vitesse, le bloc consiste à grimper des parois de faible hauteur (en général 4 mètres) sans assurage mais avec des tapis disposés au sol. Très technique, cette discipline est davantage tonique ou explosive, musculairement parlant, que la voie. 

Le bloc, un exercice pour travailler son tonus

Les prises, de couleurs différentes sont classées par couleur dans cette salle (rose, jaune, vert, bleu, violet, rouge, blanc et noir par ordre croissant de difficulté). Propre à cette salle, cette classification par couleurs est aussi complétée par un système de notation international allant de 3a à 9b+. Une voie 4b étant plus facile qu'une voie 4c (les chiffres allant de 3 à 9 et les lettres de a à c). Ces informations enregistrées, je m'attaque à des prises jaunes et grimpe sans difficulté les 4 mètres du bloc. 

Rapidemment en confiance, après avoir longé le mur de blocs, j'interpelle Halim sur le bloc jaune suivant. La difficulté est là nettement plus prononcée. Pour atteindre la dernière prise, il faut prendre un peu d'élan et sauter - alors qu'on est déjà sur des prises - de quelques dizaines de centimètres. Facile, Halim effectue la manoeuvre avec une simplicité déconcertante. Voilà qui donne envie d'essayer. Mais le risque de chute me semble trop grand et après quelques minutes d'efforts aggripé sur les prises, mes avant-bras sont complètement tétanisés. Ca commence bien ! "En escalade, ça s'appelle avoir les bouteilles", me précise le coach qui préconise quelques minutes de repos avant d'attaquer la voie. 

15 mètres de voie, pour travailler l'endurance

Une fois remis de mes émotions, un brin sensible à la sensation de vertige, je suis loin d'être sûr de pouvoir atteindre le sommet de la voie jaune. Au pied du mur d'escalade, qui mesure 15 mètres, je demande à Halim par quel miracle il peut me retenir, si je chute, lui qui pèse 40 kg de moins que moi ! Pour me rassurer il explique que les frottements de la corde en haut et sur son descendeur lui permettent facilement de m'assurer. Je ne comprends pas tout mais décide de faire confiance. Halim remonte alors mon baudrier : il doit être au moins à hauteur du nombril pour éviter, dans le pire des cas, de se retrouver suspendu la tête en bas. L'ascension commence.

La part du mental

Finalement, contrairement au bloc, il n'y a pas de piège ici. Les prises sont faciles, on s'y agrippe aisément et elles ne sont pas trop distantes les unes des autres. Si bien que, prise après prise, je me retrouve assez vite en haut et réussit l'objectif du jour fixé par mon moniteur. Halim le constate régulièrement : les adultes ont -d'ordinaire- moins confiance en eux que les enfants face à la paroi.

Révélateur de caractères

Les plus jeunes se posent moins de questions, ont peut-être moins d'appréhension, également. "Pourtant, le mental est déterminant en escalade. Je me souviens d'une personne amputée d'une jambe qui - à entraînement égal - grimpait mieux que d'autres avec leurs quatres membres. Il était déterminé, il voulait aller au bout. Je me souviens aussi d'un jeune de 6 ans, très posé, réfléchi, qui analysait la paroi calmement avant de monter, monter, beaucoup plus haut que les autres". 

"C'est très révélateur des caractères", renchérit Laurent Carpentier, responsable de la salle. "Exemple, il suffit de regarder qui va ou ne va pas jusqu'à la chute. Ca peut en dire long sur son rapport au risque, à l'acceptation ou non de la prise de risque". 

Où pratiquer ? 

Il existe deux circuits. Les salles privées qui se multiplient, il en existe 8 dans l'agglomération lilloise mais aussi une à Amiens, dont l'objectif est de répondre à la demande des clients là où ils se trouvent. Plus chères, elles sont en général plus modernes et proposent différents services qui n'existent pas dans les clubs associatifs, au nombre d'une quarantaine dans les Hauts-de-France.

Avant le Covid-19, on comptait 5 000 licenciés dans les Hauts-de-France, 3 500 désormais, contre 110 000 licenciés au niveau national. Sur la base de ces chiffres, la région n'est pas une grosse ligue d'escalade, elle se situe plutôt dans la moyenne basse. Les territoires les plus concernés se situent bien évidemment à la montagne. Avec les JO de Tokyo l'été dernier, l'escalade a fait son entrée dans la cour olympique. Avec trois épreuves, le bloc, la difficulté (ou voie) et la vitesse. 

 

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