Témoignage. Guerre en Ukraine : "J’écris aux gens que j’aime avant que le pire n'arrive", Irina, Russe d'origine ukrainienne

Publié le Écrit par Julie Cudza
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Irina Andryushchenko, est psychologue dans l'Oise, installée en France depuis 20 ans. Cette franco-russe, d'origine ukrainienne, craint de ne plus jamais revoir sa famille.

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Cela fait désormais 2 jours que Irina Andryushchenko, psychologue et zoothérapeute dans l'Oise, ne dort plus. Après l’attaque jeudi 24 février, de la Russie en Ukraine, elle, qui est originaire des deux états, est bouleversée. "Je passe mon temps devant toutes les chaînes de télévision pour suivre la situation, appartenir à un état qui agresse un état dont je fais aussi partie, ça me fait extrêmement mal", raconte-t-elle.

La ville qui a vu grandir son père ukrainien envahie

Sa famille, qui réside à Moscou, assiste à l’invasion de certaines villes d’Ukraine dont celle où son père a grandi. "Pour moi, c’est un déchirement total. Ma famille est en Russie et tous mes amis en Ukraine, on se prépare au pire", explique, anéantie, Irina.

La tension est palpable à Moscou, nous explique la psychologue qui conteste la politique du président Poutine.

Hier, 1500 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale, contre cette guerre et ils ont été tabassés, c’est affreux.

Irina

Celle qui possède la nationalité française dit ne pas ressentir de culpabilité face au pouvoir russe : "Je n’ai jamais participé aux élections du président Poutine, je suis partie en 2003, je vote en France, mais j’ai toujours la nationalité russe, ça me chagrine profondément cette absence de réaction humaine et mesurée de l’État russe, je connais énormément de Russes qui partagent le même sentiment et qui sont prêts à manifester quitte à finir en prison".

Dire au revoir aux amis et à la famille

Pour la quinquagénaire, l’heure est aux adieux. "J’ai appris que les réseaux sociaux vont être coupés et tout le monde n’a pas la chance d’avoir un téléphone fixe, donc sur Facebook et WhatsApp, j’écris aux gens que j’aime avant que le pire n'arrive, je ne dramatise pas, mais on se dit déjà tous au revoir".

Celle qui se rend régulièrement en Russie pour des conférences professionnelles maintient son prochain déplacement la semaine prochaine. "Je dois partir le 8 mars à Moscou, si les frontières sont ouvertes, j’irai dire au revoir à ma famille, c’est peut-être la dernière fois que je vais les revoir", s’exclame d’une voix tremblante Irina.

En Ukraine, après l’attaque, l’heure est à la préparation selon la russo-ukrainienne. "J’ai des amis en Ukraine qui sont très calmes mais très mobilisés. Les femmes et les enfants sont isolés dans les stations de métro. Mais les hommes, eux, sont prêts et vont être au front dans les prochains jours"

Dans sa dernière déclaration ce vendredi 25 février, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky invite les Européens à venir combattre en Ukraine. 

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