Un livre qui me plait : "Survivre au sexisme ordinaire"

Une quinzaine de voix féminines entremêlées, dont celle de l’auteure nordiste Amandine Dhée, nous livrent une réflexion jubilatoire pour mettre K.-O. ceux qui dans la rue ou au travail, se permettent blagues sexistes et remarques déplacées. En toute impunité.

Elles montent sur le ring!

Journalistes, écrivaines, illustratrices réunies par cette "sororité" qu’elles appellent de leurs vœux.

Un petit livre qui en dit long.

"Vous, c’est sûr, vous avez l’instinct maternel !"

"On ne peut plus prendre l’ascenseur avec une femme !"

"Mais qu’est-ce qu’elles veulent à la fin?"

Conviés à la réflexion, sans ordre de passage, Freud, Lacan, Gisèle Halimi, Bergson tous rappelés à notre mémoire pour démonter les mécanismes de harcèlement et de réflexions sexistes qui renforcent les inégalités de genre.

Un livre tel un mode d’emploi.

Un stage de "self défense mental" pour trouver la meilleure riposte!

Car souvent les offenses et les harcèlements de rue riment avec isolement, et le sentiment de honte paralyse la victime plus qu’il n’incite à parler. Pourquoi la phrase qui renverrait dans les cordes un agresseur surgit-telle invariablement en nous comme un geyser seulement 24 heures après?

Trop tard...

Fidèle aux mots qui percutent avec grâce, l’auteure de "La femme brouillon", la nordiste de Sainte-Marie-Cappel Amandine Dhée, fait une nouvelle fois voler en éclat les diktats de la maternité.

Elle est mère, mais elle met au centre les autres femmes qui face à l’institution sociale doivent "justifier l’absence de vocation maternelle." Et que chaque mère n’oublie pas de "prendre soin de soi."

Une femme est si souvent ramenée à l’image d’une émotive perdant ses nerfs.

Et il y a soudain la "blague" de trop, celle qui ne passe pas et on le sait, ne passera jamais. Surtout quand son auteur s’affranchit du respect le plus élémentaire avec le sentiment d’impunité et de toute puissance.

Dans ce recueil puissant et malin, les auteures célèbrent les caractéristiques de l’amitié féminine, cette fameuse sororité, qui implique aussi "d’éviter toute critique publique envers d’autres femmes en position de pouvoir."

Mais peut-on croire que les âmes compétitrices permettront à cette coalition d’exister ?

Les exemples d’absence de solidarité sont si nombreux.

Rebecca Amsellem économiste et militante féministe le réaffirme pourtant avec force. "Les sœurs, c’est nous."

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