Neuf Ehpad de l'Aisne, l'Oise et la Somme doivent commencer à vacciner leurs résidents contre le covid-19 la semaine du lundi 4 janvier. Si certains établissements ont pu déjà déterminer une date et s'organiser, d'autres attendent toujours le feu vert de l'Agence régionale de santé (ARS).
"Pour l'instant, on n'a rien reçu", nous indique Eric Jullian, responsable de trois Ehpad dans la Somme dont celui d'Oisemont, prioritaire pour la vaccination. "J'attends un mail de l'ARS pour savoir quel jour je vais pouvoir commencer."
Neuf Ehpad de l'Aisne, l'Oise et la Somme, trois par départements, doivent débuter leurs campagnes de vaccination à compter de ce lundi 4 janvier. Pourtant en début de journée, pour certains, tout ceci est encore très flou. "On a aucune information pour le moment, normalement cela devrait se faire dans la semaine, mais on attend pour pouvoir s'organiser", nous dit-on à l'Ehpad Montmorency de Breteuil dans l'Oise. Même son de cloche du côté de Compiègne où les Ehpad du Rond Royal et Carpe Diem attendent encore le feu vert.
"On attend que les vaccins viennent jusqu'à nous"
Dans la Somme, le directeur de l'Ehpad de Nesle est déjà fixé, ce sera le jeudi 7 janvier dans l'après-midi. "Le processus est en cours depuis plusieurs jours déjà, nous sommes prêts", assure Alain Bonnière. Ici c'est le directeur lui-même qui coordonne la campagne. "On a mobilisé le maximum de personnel et on assurera le renforcement de la vaccination comme prévu 21 jours plus tard."
Dans l'Aisne, les vaccinations à l'Ehpad Euphémie Derche à Étreillers et Charles Lefèvre à Flavy-le-Martel se dérouleront en fin de semaine. "On attend que les vaccins viennent jusqu'à nous", confie Bruno Guessard, directeur des deux établissements. Partis du site de production, les vaccins sont ensuite stockés puis transmis aux pharmacies. "Dès que les officines avec lesquelles on travaille les auront, on pourra les récupérer, cela devrait se faire jeudi", poursuit-il. Côté organisation, ce n'est pas une première pour ce directeur. "Vous savez, on a l'habitude de ces campagnes massives de vaccination avec la grippe, donc il n'y a pas de gros changement."
Toujours dans l'Aisne, Laura Stresser-Péan, directrice adjointe Ehpad Le Vert Buisson à Crécy-sur-Serre partage le même sentiment. "En dehors du délai de conservation au réfrigérateur (5 jours) et du délai suite à la reconstitution du vaccin (6 heures), la vaccination Covid ne pose donc pas de souci particulier à notre niveau de logistique", indique-t-elle. Ici la vaccination se fera vendredi 8 janvier, la livraison des doses en officine étant prévue la veille.
En Picardie, les quinze premières doses de vaccin ont été administrés le 29 décembre à Amiens. Depuis, les autres établissements s'organisent activement. Pour cela, il a fallu dans un premier temps identifier les coordinateurs, mobiliser du personnel, et surtout reccueillir des consentements des résidents.
"Les 38 résidents consentant à la vaccination font l'objet d'un suivi médical spécifique : la consultation pré-vaccinale, gérée par un médecin, est organisée pour chacun. Après la vaccination, ils feront l'objet d'une surveillance médicale étroite pendant 15 minutes puis d'une surveillance régulière pendant 5 heures", ajoute Laura Stresser-Péan.
La majorité des résidents acceptent de se faire vacciner
Globalement, dans les Ehpad contactés, les résidents acceptent de se faire vacciner. C'est par exemple 62 résidents sur 100 à l'Ehpad de Nesle. "Ils ont pu consulter leurs médecins traitants. Je pense qu'ils avaient besoin de se sentir rassurés", confie Alain Bonnière.
C'est également le cas à l'Ehpad de Oisemont. Contrairement à ce que pensait le directeur quelques jours plutôt, 90% de ses résidents acceptent aujourd'hui de se faire vacciner. "C'est autant que pour la grippe, je n'aurais jamais cru, je suis surpris mais heureux, affirme Eric Jullian. Je pense que c'est le dialogue avec les médecins et les cadres de santé qui a joué. Je pense aussi que c'est l'envie d'être protégé, la perspective de pouvoir ressortir et de recevoir des visiteurs qui les a convaincus."
À Étreillers, 21 résidents sur 28 ont accepté de se faire vacciner et à Flavy-le-Martel, 28 sur 54. "Je m'attends à ce que les consentements évoluent, confie Bruno Guessard. À mon avis, dans trois semaines, lors du rappel, certains demanderont à se faire vacciner."
La campagne de vaccination devrait se poursuivre doucement mais sûrement durant la semaine. Lundi 4 janvier, seulement 516 personnes ont été vaccinées en France.