Un comité d’accueil attendait ce matin l'arrivée des ouvriers chargés d'araser la digue artisanale aménagée il y a 12 ans par les habitants, sans autorisation. L'été dernier, la préfecture de l'Oise a ordonné sa destruction la qualifiant "d'illégale au titre de la sécurité de la population",
Les travaux n'ont pu être lancés que cet après-midi, les habitants de la commune de Varesnes ayant empêché la pelleteuse de démarrer.
Se protéger des inondations coûte que coûte
Victimes à maintes reprises d'inondations, les habitants de la municipalité ont décidé de construire eux-mêmes une digue. Long de 1 800m, l'ouvrage a fait ses preuves lors des grandes crues en 2003 et 2011. Toutes les habitations ont été épargnées.En janvier 2013, le préfet de l'Oise demande sa destruction, qualifiant la digue "d'illégale au titre de la sécurité de la population".
Les membres de l'association "Varesnes au sec" réfutent la décision préfectorale et dépose un recours au tribunal administratif.
A la recherche d'un terrain d'entente
Finalement, le tribunal administratif d'Amiens confirme l'arrêté du préfet Nicolas Desforges. Un recours est déposé contre cette décision.Un dialogue s'engage entre les maires de Varesnes et de Pontoise-lès-Noyon et la préfecture. Les deux communes qui ont en charge le financement des travaux de démolition, obtiennent que soit différée la destruction au 1er septembre 2015, prévue à l'origine pour le mois de mai.
Ce délai leur a permis de réduire le coût des travaux à 8100€ et non 90 000€ comme il était prévu.
Aujourd'hui, collectif et habitants n'ont pu s'opposer aux coups de pioche et craignent d'être à nouveau envahis par les eaux ... dès cet hiver.
reportage de Christelle Juteau, Jean-Paul Delance et Jérôme Houbron avec Stéphane Bulcourt
Président de l'association, "Varesnes au sec" ; Mireille Gaitet, habitante de Varesnes ; Philippe Basset, maire (SE) de Varesnes