Vendin-le-Vieil : prise d'otage à la prison

Ce mercredi matin, un détenu particulièrement dangereux a pris en otage le directeur adjoint de la maison centrale de Vendin-le-Vieil. 

Le directeur adjoint de la maison centrale de la prison de Vendin-le-Vieil, près de Lens, a été pris en otage par un "détenu particulièrement dangereux", a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.

"Vers 11H00 ce matin, un détenu particulièrement dangereux a pris en otage le directeur adjoint de la maison centrale de Vendin-le-Vieil", a indiqué à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que le preneur d'otages "serait armé". L'administration pénitentiaire se refusait ce mercredi midi à tout commentaire. Un large périmètre de sécurité a été mis en place autour de la prison et d'importants moyens ont été mobilisés. Les policiers craignent également la possibilité de complicités extérieures. 

"L'individu serait armé et retient le directeur adjoint dans la salle des audiences située dans le quartier d'isolement", a ajouté cette source. Selon un responsable du syndicat FO, Julien Martin, il s'agit d'"une arme artisanale" dont la nature n'est pas connue.
 

Fabrice Boromée, un dangereux récidiviste

Selon nos informations, le détenu en question serait Fabrice Marius Boromée, eviron 35 ans, originaire de la Guadeloupe. Il a déjà été condamné pour avoir pris en otage un gardien de prison le 30 décembre 2013 au centre pénitentiaire d'Alençon/Condé sur Sarthe. Il a également 14 condamnations à son actif, dont 11 pour violence. Il a fréquenté plus de 80 établissements pénitentiaires. 

Selon un responsable du syndicat FO, Julien Martin, ce détenu était arrivé en mai dans cette prison de dernière génération ouverte au printemps dernier. A cette occasion, compte-tenu de sa dangerosité, les agents chargés de sa surveillance avaient reçu "des équipements de protection". Mais ceux-ci leur avaient été "retirés il y a un mois", selon ce témoignage. "Son comportement ne nécessitait plus d'équipements de protection", a ajouté le syndicaliste, qui a parlé d'un homme "très manipulateur".

C'est un DPS, détenu particulièrement signalé. Placé à l'isolement. Le personnel pénitentaire avait pour consigne de s'équiper de tenues d'intervention chaque fois qu'il le sortait.

Déjà incarcéré entre 2004 et 2009 pour des faits de violence avec arme, il retourne en prison en février 2010 suite à un vol de scooter qui a failli tourner au drame. Une condamnation assortie d'une interdiction de séjourner en Guadeloupe. En août 2011, Fabrice Boromée est donc transféré dans l’Hexagone, contre son gré. Initialement condamné à 8 ans de prison, le Pointois purge actuellement une peine de 28 ans. Selon la 1ère
En juin dernier, il avait donné une interview à Gaudeloupe 1ère dans laquelle il demandait à être transféré en Guadeloupe : "Pour ma famille, pour avoir le parloir, pour voir les miens. Mon frère vit en Guadeloupe. J’avais mon père là-bas, mais il est décédé. Ma mère est morte quand j'avais 8 ans. Il ne me reste que mon frère." Il se plaignait également être victime de racisme : "Chaque fois que je demande un truc en prison, on l'accorde aux autres, mais jamais à moi. On m’a déjà traité de "sale nègre". Ça m’a poussé à commettre une agression. Après quoi j'ai été placé en quartier disciplinaire, où j’ai subi beaucoup de sévices. Pendant environ trois mois, on m’a jeté mon repas à terre comme à un chien. J’en ai marre de souffrir ici (en métropole, ndlr). Je veux être libre chez moi, voilà tout. C’est mon pays, ça me manque."

Prison ouverte en mars 2015 après 22 mois de travaux

La prison de Vendin-le-Vieil a été officiellement ouverte en mars 2015. Elle accueille 52 détenus dits "difficiles" (pour une capacité de 250 détenus), ayant écopé de longues peines et ayant été souvent été transférés de prison en prison. 150 agents sont affectés à la prison de Vendin.

Selon un responsable syndical régional de l'Unsa, Laurent Scassellati, le directeur adjoint pris en otage est Fabrice Bels. Des équipes d'intervention et de sécurité se sont rendues sur place, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. Des négociations ont commencé, selon un syndicaliste.

Selon M. Scassellati, cet établissement dispose d'"un effectif renforcé" chargé de surveiller "les détenus les plus difficilement gérables". "C'est le premier incident de ce type depuis l'ouverture de la prison le printemps dernier", a-t-il précisé.
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