Le crossage à l'tonne de Chièvres, un jeu de crosse, fait désormais partie du patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une pratique qui rassemble encore de nombreux participants dans les villages des Hauts de France et de Belgique
Comme tous les ans, les rues du village de Chièvres, en Belgique, se transforment en vaste terrain de jeu. Pour marquer le début du Carême, ses habitants s’adonnent au crossage à l'tonne.
Depuis le XIIIe siècle, ce jeu de crosse est pratiqué sur les places publiques et les rues des Hauts-de-France ou de Belgique. À chaque village, sa manière de jouer.
À Chièvres, le but est simple. Une première équipe doit envoyer la “cholette”, une balle de forme ovoïde sur un tonneau, à l’aide d’une crosse. L’équipe adverse, elle, tente de l’en empêcher.
Pour Bob Coppie, Président des amis du crossage, le jeu, c’est d’abord “la joie de se retrouver”. À chaque défaite, “on paye un verre”, explique un joueur, rieur. La jeune génération est elle aussi venue profiter des festivités, et apprendre aux côtés des plus expérimentés.
Patrimoine immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
“Il faut valoriser toutes les formes de cultures”, abonde la ministre belge de la culture, Bénédicte Linard. Le jeu est désormais reconnu au patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Pour l’élue, cette reconnaissance officielle signe une levée des barrières en matière d’accès à la culture. “Quand on reconnaît du folklore comme patrimoine, on met en avant le fait que c’est aussi de la culture”, se réjouit-elle.
Une tradition qui a subi nombre d'interdictions, compte tenu des risques pour les habitations. Pour ces raisons, en 1319, le roi Philippe V fait interdire par ordonnance le crossage de rue. À Chièvres, pas de dégâts : les cris d’alerte et maisons calfeutrées auront suffi.