Cette entreprise familiale implantée depuis 1929 à Comines fabrique des rubans, des élastiques et des sangles. Depuis le début de la crise liée au coronavirus, le groupe a décidé de se focaliser sur les élastiques pour masques. Une manière de continuer son activité mais aussi de produire "utile".
Le groupe Fauchille compte 19 usines, toutes spécialisées dans la confection de rubans ou de toiles, toutes installées dans le centre-ville de Comines. Certaines datent même de la Révolution. Un savoir-faire ancestral mis à la disposition de tous, indispensable en cette période de crise sanitaire.
Dans l'atelier de tressage, toute la production se concentre depuis quelques semaines sur la fabrication d'élastiques utilisés pour les masques.
L'entreprise familiale tourne à plein régime. Elle a dû s'adapter à l'épidémie de coronavirus. "De manière générale, on est fabrication de sangles, rubans, cordes, cordons, élastiques, explique Adeline Grison-Fauchille, responsable commerciale du groupe, au micro de Laura Lévy et Sébastien Gurak. Et en ce moment, à cause de la situation actuelle, on a essayé de regrouper toutes nos productions sur la fabrication d'élastiques pour les masques."
Bientôt un million de mètres d'élastique par semaine
Les 450 salariés du groupe sont mis à contribution. Une manière pour eux de continuer à travailler, mais aussi de participer à l'effort général. Comme le dit Pascal Pommier, "si on vient travailler, c'est pour la bonne cause, c'est tout. Et puis bon, l'usine continue à tourner, c'est le principal."
Les commandes non essentielles ont été mises entre parenthèses pour répondre à l'afflux de demandes des clients. Des fabricants conventionnels de masques, mais aussi de nouveaux confectionneurs. Et la cadence augemente de jour en jour. "On a dû très vite entamer une course contre la montre pour produire le maximum de mètres d'élastique, annonce Mathias Fauchille. C'est à dire qu'on nous demande aujourd'hui plusieurs millions de mètres par semaine, on est en mesure d'en faire peut-être un quart de ce qu'on nous demande." Les usines du groupe produisent 500.000 mètres d'élastiques par semaine. D'ici un mois, elles devraient atteindre le million de mètres.
Des masques pour les civils
Côté confection, les couturières ont laissé de côté les harnais de sécurité et les pochons de luxe pour se mettre à la création de masques en non-tissé. Pour l'heure non homologués, ils ne peuvent être destinés au personnel médical et seront distribués à ceux qui peuvent en avoir besoin comme des caissiers, des postiers ou des aides à domicile. Elles en fabriquent environ 1.000 par jour.
"C'est un peu ça, l'industrie en France, se réjouit Adeline Grison-Fauchille. C'est savoir rebondir vite, réagir. Je pense que les gens comprennent que c'est important de garder des industries en France. Dans ce type de période, on ne peut pas toujours compter sur l'Asie. On ne pas toujours croire que tout peut s'importer."