VIDEO. Coronavirus : comment expliquer la pénurie de farine dans les Hauts-de-France ?

A La Bassée (Nord), Louis-Frédéric Sion est un des 17 meuniers des Hauts-de-France. La demande des particuliers qui désirent réaliser eux-même leur pain en cette période de confinement modifie ses capacités de production, au détriment de certains boulangers dont l'activité chute.

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Vous l'avez peut-être remarqué, la farine disparaît des rayons des supermarchés. Neuf millions de tonnes de blés sont pourtant produites chaque année dans les Haut-de-France. Le problème est surtout logistique. Avec le confinement imposé par la pandémie de coronvairus Covid-19, les particuliers sont nombreux à vouloir réaliser eux-même leur pain, bouscoulant l'activité des meuniers de la région plus habitués à produire en grande quantité notamment pour les boulangers professionnels.
 


Louis-Frédéric Sion est meunier aux Moulins de la Bassée. En cette période de confinement, ses ventes directes ont triplé par rapport au mois d'avril 2019.

Pour ses nouveaux clients, acheter de la farine est une manière de limiter ses sorties : "Je fais mon pain moi-même à la maison pour éviter d'aller dans les boulangeries et d'être en contact avec des personnes, donc là, j'en ai pour au moins quinze jours-trois semaines", raconte une cliente, le sac de farine à la main. Mais c'est aussi une façon de s'occuper pendant le confinement : "On fait plus nous même, on a un peu plus le temps, on en profite."
 
Le sac de cinq kilos de farine est la star en cette épidémie de coronavirus : 200 à 300 sacs sont vendus par jour. Mais leur production est beaucoup plus manuelle que celle des sacs de 25 kilos prévus pour les boulangers : "Notre clientèle, c'est la boulangerie artisanale et on produit des sacs de 25 kilos. Donc tout est automatisé pour cette quantité. On a un débit de quatre à cinq tonnes à l'heure. Le problème maintenant c'est qu'on doit faire des paquets de cinq kilos. C'est très manuel et là on fait à peine 500 kilos à l'heure. Donc on n'a pas le temps de produire ce qu'on nous demande de vendre."
 

Un changement d'habitude qui touche les boulangers

 
Malgré son absence sur les rayons des grandes surfaces, il n'y a pas de pénurie de farine car la région des Hauts-de-France est la première productrice de blé tendre. Le problème est surtout logistique, lié au changement d'habitude des consommateurs habituels des boulangeries selon Olivier Dubois, président des meuniers des Hauts-de-France :  "On ne manque pas de blé, rassurez-vous. Il y a assez de moulins, rassurez-vous. On voit une certaine défection malheureusement des boulangeries et des achats de pains en France, donc on n'en souffre et les artisans boulangers en souffrent aussi."
 

Nicolas Dal est boulanger. Il achète 25% de farine en moins en ce moment : "Tout ce qui est pâtisserie, viennoiserie, on vend pratiquement plus rien. On a la chance de pouvoir ouvrir, c'est vrai par contrairement aux fleuristes, aux bars, restaurants. Mais c'est tout, on maintient tout juste".

La filière des céréales appelle les consommateurs à soutenir leurs commerces de bouche de proximité, ouverts durant cette crise.

 
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