La classe de CE2/CM2 de l'école Roger Salengro à Haubourdin a écrit une chanson pour exprimer son ressenti depuis le début de l'épidémie de coronavirus.
Coronavirus : "Prisonniers pour notre santé", des élèves de CE2/CM2 d'Haubourdin écrivent leur ressenti en chanson
"Prisonniers pour notre santé, on est plus en capacité de faire ce qu'il nous plaît. Checker, se coller, jouer, s'éclater, s'embrasser, tout ça, c'est terminé, vivement la liberté ! ", entonnent les dix enfants de la classe de CE2/CM2 de l'école Roger Salengro à Haubourdin.
Le clip et la chanson sont le résultat de trois semaines de travail. Leur instituteur, Laurent Accou, s'est entouré d'amis et de collègues musiciens pour réaliser ce projet et porter la voix des enfants. "Quand les enfants ont fait leur retour à l'école, le gouvernement nous a explicitement demandé d'expliquer les différents gestes barrières et les procédures aux enfants, ainsi que de leur faire écouter la chanson d'Aldebert "Corona minus". Mais mes élèves n'ont pas du tout été réceptifs à la chanson. Ils la trouvaient enfantine."
"On écoute rarement les enfants."
"Personne ne s'intéresse à ce que les enfants ressentent, vivent ou ont vécu quant à leur retour à l'école", estime Laurent Accou. "Je leur ai demandé d'exprimer leur état d'esprit par écrit. Comme ils n'aimaient pas la chanson d'Aldebert, je leur ai proposé d'écrire une chanson à partir de leur production écrite."
Les élèves ont été les acteurs du projet de A à Z : "Dès qu'il y avait un changement dans la musique, le texte, ou la réalisation du clip, on demandait l'avis aux enfants à travers des votes. Tous les après-midis, on travaillait dessus pendant une heure."
"Je voulais montrer qu'en trois semaines, dans un quartier populaire d'Haubourdin, les enfants étaient capables de créer une super chanson en prenant en considération ce qu'ils pensent", explique le maître. "Ça me tenait à cœur parce qu'on écoute rarement les enfants."
Cette chanson a eu une dimension cathartique : "Les premiers jours à l'école, les enfants étaient masqués, apeurés. Il n'y avait plus de sourire, on les sentait mal à l'aise. Petit à petit, grâce à l'écriture, les enfants se sont démasqué et ont amené cette liberté et cette joie de vivre que l'on retrouve dans la chanson. Ils ont réussi à montrer ce à quoi, un enfant de neuf ans, pense et ce qu'il sait faire", raconte fièrement Laurent Accou.