Au déconfinement, on a beaucoup parlé de la réappropriation de la route par les cyclistes. Mais les motards ont eux aussi été confinés et frustrés de ne pas pouvoir profiter de ce radieux printemps. Alors, depuis le 11 mai, ils font de nouveau chauffer l'asphalte.
Vieux motard que jamais... Cette expression bien connue du milieu des bikers prend tout son sens en cette période de retour progressif à une vie normale. Car comme tout le monde, ces amateurs de grosses cylindrées ont du prendre leur mal en patience pendant près de 2 mois, avec leur moto condamnée à rester au garage.
« Frotter les chromes, lustrer les peintures, ça va bien. Mais dégommer un peu le moteur, c'est encore mieux », nous confie Jean-Pierre Maujean, membre de l'Opale Shore Chapter, au détour d'un run entre quatre harleyistes sur la route des Deux Caps.
« La moto, c'est la liberté »
Attaquer le goudron, retrouver les bonnes trajectoires, tout simplement rouler avec les copains. Ces sensations démangeaient les riders. « On est bien content de retrouver nos amis, de pouvoir reprendre la route et notre liberté », résume « Daddy », le directeur de l'Opale Shore Chapter, lui aussi de la balade. « La moto, c'est la liberté. Et on reprend toutes les senteurs qu'il y a autour de nous, l'iode, etc. qu'on n'avait plus ! ».
Alors les sorties entre potes se multiplient sur la Côte d'Opale. En plus d'être amoureux de leur bécane, les motards nouent un lien particulier avec leur environnement. Profitant d'une pause au Cap Blanc Nez, la bande de bikers s'enthousiasme comme à chaque fois devant la beauté proposée par ce Grand Site de France. « On devrait l'appeler Route 62 », plaisante Jean-Pierre, en référence à la mythique Route 66 qui traverse une grande partie des États-Unis, pèlerinage des motards du monde entier.
Protocole sanitaire
Si le chassé-croisé des motos a repris sur les routes sinueuses de la Côte d’Opale, il faut pour eux aussi composer avec de nouvelles règles. L'Opale Shore Chapter a mis au point un protocole de sécurité sanitaire, reprenant les gestes barrières désormais classique : se saluer et se tenir à distance des membres, se laver régulièrement les mains, porter un masque, etc. « J'avoue que par moments, c'est difficile à accomplir ces consignes », nous raconte Daddy. « On oublie facilement. Étant des amis de longue date, on a tendance parfois à se rapprocher. Des fois, le masque est enlevé. Faut avouer que ce n'est pas facile », renchérit-il.
Un protocole nécessaire néanmoins pour pouvoir continuer à rouler ensemble. Car la priorité pour ces bikers est de ne plus vivre loin des pneus, loin du cœur…