A 26 ans, l'avocat devenu ministre lundi, défendait une femme incarcérée à Valenciennes en détention provisoire qui s'était vue refuser sa demande de dépistage du sida.
Nous sommes en 1987. Eric Dupond-Moretti a 26 ans. Il est jeune avocat pénaliste (il a prêté serment en 1984), inconnu du grand public. Un reportage de FR3 Nord Pas-de-Calais le met en lumière pour la première fois : il défend le droit d'une femme incarcérée en préventive à Valenciennes, dans le Nord (non loin de saville natale, Maubeuge), à faire le test du VIH.
"Je vous rappelle que ma cliente incarcérée n'est pas encore jugée, elle doit être considérée comme présumée innocente, et que partant de là, on lui dénie la possibilité, j'allais dire - élémentaire - de se rassurer sur son état de santé, dans un contexte où cette maladie gravissime fait des ravages". La barbe est déjà là, le ton aussi quoiqu'un peu moins assuré. Le sujet s'intéresse à l'augmentation des cas de sida en prison et de la a promiscuité entre les 23 femmes incarcérées alors que plusieurs cas de sida avaient été enregistrés à la maison d'arrêt. A l'époque, le médecin vacataire de la prison n'avait cependant pas jugé bon de le faire un mois avant, provoquant la plainte de la personne incarcérée et la colère du célèbre avocat, devenu aujourd'hui Garde des Sceaux.