Vidéosurveillance dans les lycées : Marine Le Pen et Xavier Bertrand se divisent sur une mesure qui existe déjà

Lors du débat d'entre-deux-tours sur RTL et LCI, Marine Le Pen et Xavier Bertrand se sont vivement opposés sur une mesure phare du programme de Xavier Bertrand : la vidéosurveillance dans les lycées. Elle "choque" Marine Le Pen, mais en réalité, elle n'a rien de nouveau dans le Nord Pas-de-Calais.

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C'était mercredi, lors du débat sur RTL et LCI, entre les deux candidats à la présidence de région. Xavier Bertrand et Marine Le Pen se sont opposés sur un sujet pour le moins inattendu : la vidéosurveillance dans les lycées.

Le premier en a fait une des promesses phares de sa campagne, la seconde dit ne pas comprendre : « Où dans les lycées ? Dans le hall ? Dans les salles de classe ? » Puis, plus grave, Marine Le Pen s'eclame : « Moi ça me choque Monsieur Bertrand ! Je suis d’accord pour la vidéoprotection aux abords des lycées, en accord avec les proviseurs mais je suis en désaccord avec le fait de mettre des caméras de surveillance dans les lycées. Je trouve qu’on va trop loin. »

Trente-trois établissements concernés dans le Nord Pas-de-Calais

La vidéosurveillance dans les lycées n’a pourtant rien de nouveau. Dans le Nord Pas-de-Calais, trente-trois établissements sur cent soixante-dix sont déjà équipés de caméras. Il s’agit souvent de lycées situés en zone de sécurité prioritaire (ZSP) comme le lycée Baggio de Lille ou le lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer ou présentant des problématiques particulières comme les lycées du Détroit et Berthelot à Calais, ou le lycée Professionnel Sonia Delaunay à Lomme.
Xavier Bertrand (Tête de liste LR aux élections régionales), Marine Le Pen (Tête de liste FN aux élections régionales), Yvon Dehay, (Ancien proviseur du Lycée du Détroit)

A Calais, le lycée professionnel du Détroit les a installées l'année dernière après une agression au couteau et plusieurs intrusions. Selon l'ancien proviseur Yvon Dehay, qui a géré ce dossier, les effets ont été immédiats« Ca a été dissuasif tout de suite. On vit avec ces caméras sans savoir qu’elles existent. »

Dix-neuf caméras ont été posées à l'extérieur mais aussi dans les couloirs du lycée. Chez les élèves, les avis sont partagés entre ceux qui se sentent observés et ceux qui ne font pas attention.

Une réglementation stricte

Pour que la vidéosurveillance ne soit pas employée de manière abusive et attentatoire aux libertés individuelles, elle doit être mise en place selon un cadre très strict, que rappelle la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) :
  • Avant l’installation d’un système de surveillance, une réflexion préalable est obligatoire et les alternatives moins intrusives doivent êtres étudiées.
  • La mise en place de vidéoprotection ne doit pas viser un groupe en particulier et cibler l’ensemble des personnes de l’établissement, selon un principe de proportionnalité. Ainsi, sauf cas exceptionnel, il est interdit de filmer les lieux de vie des établissements (cour de récréation, salle de classe, restaurant scolaire, etc.).
  • Les personnes filmées doivent être informées, par un système de panonceaux par exemple.
  • L’accès aux images est limité aux personnes habilitées et les vidéos ne peuvent pas être conservées plus d’un mois.
  • Selon les lieux où les caméras sont installées, la CNIL et la préfecture doivent être informées.

Un dispositif payé par le Conseil Régional sortant

Le dispositif de vidéosurveillance au lycée professionnel du Détroit a été financé par le Conseil Régional : 64 000 euros dont 14 000 pour les seules caméras. Mais si la région paye, ce n'est pas elle qui décide. C'est le chef d'établissement avec l'aval de son conseil d'administration. Jusqu'à présent, ce sont toujours eux qui ont été à l'initiative des travaux. 
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