Marine Le Pen et Xavier Bertrand se sont vivement attaqués hier sur LCI et RTL, dans le seul débat d'entre deux tours pour la campagne des régionales en Nord Pas-de-Calais Picardie. La présidente du FN a traité son concurrent de "candidat du système", il s'est défendu en se posant en rassembleur.
Marine Le Pen et Xavier Bertrand se sont livrés mercredi soir pendant une heure sur RTL et LCI à un débat animé, serré et équilibré, où chacun s'est efforcé de ne rien concéder à son adversaire.Calmes, les duellistes du second tour en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ne se sont pas ménagés, Xavier Bertrand accusant plusieurs fois la candidate du Front national de proférer "des mensonges", celle-ci répliquant en le traitant de "candidat du système", qui plus est "mesquin et arrogant". Des thèmes rodés pendant des semaines de campagne.
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La présidente du FN a d'emblée attaqué M. Bertrand, qui a été "dix ans ministre" de la Santé et du Travail sur son "passif". "Le moins qu'on puisse dire, c'est que celui de M. Bertrand est assez lourd", a-t-elle soutenu, mentionnant entre autres "1,5 million de chômeurs (de plus, NDLR) pendant votre mandat", et l'instauration d'"une franchise sur les médicaments".
"Mensonges"
"Les mensonges répétés n'ont jamais fait la moindre vérité", a répondu, exemples à l'appui, M. Bertrand. Moins agressif que lors du débat d'avant premier tour, Xavier Bertrand s'est fait fort de réunir plutôt que d'opposer. Après le premier tour, "c'est une nouvelle campagne qui commence, avec une nouvelle dynamique que je porte", la gauche s'étant ralliée à lui."La région devra être dirigée avec un esprit de rassemblement", mais "je ne vais pas changer quoi que ce soit à ce que je suis", a-t-il dit. Au passage, il a estimé que les socialistes, qui se sont retirés après leur mauvais score de dimanche dernier, "font preuve de beaucoup de dignité et de responsabilité".
"Candidat du système"
Xavier Bertrand "candidat du système: Gattaz, Aubry...il ne manque plus que Bernard Tapie!", s'est exclamée Marine Le Pen. Prenant l'exemple du RSA, dont Xavier Bertrand veut conditionner le versement à une entrée en formation, Mme Le Pen a parlé de "promesses typiques des anciens politiciens (qui) savent pertinemment qu'ils ne peuvent pas les tenir".Pour le député de l'Aisne, la région "ne peut pas être un région repliée sur elle-même". "Ce qu'a fait Jean-Louis Borloo à Valenciennes" pour relancer l'économie, "on peut le faire dans la région", a-t-il dit.