Les cinq présidents des départements de la nouvelle région Nord Pas-de-Calais/Picardie ont appelé mercredi à faire "barrage au Front National", arguant que le conseil régional ne devait pas devenir "un laboratoire au service de thèses régressives".
"Les citoyens doivent se rassembler massivement afin de faire barrage au FN dans les urnes (...) et ainsi défendre nos valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité et les valeurs d'effort, d'entraide et de convivialité de notre Région", écrivent dans un communiqué les présidents de conseils départementaux Nicolas Fricoteaux (UDI, Aisne), Jean-René Lecerf (Les Républicains, Nord), Edouard Courtial (LR, Oise), Michel Dagbert (PS, Pas-de-Calais) et Laurent Somon (LR, Somme).
Le conseil régional ne doit pas devenir "un laboratoire au service de thèses régressives, économiquement destructives et moralement insupportables", "une tribune pour un parti qui ne colporte que des solutions démagogiques, extrémistes et irréalistes", ni "un symbole de l'extrémisme dans une région jusqu'ici réputée pour son sens de l'accueil et de la convivialité", ont-ils poursuivi.
Les cinq présidents de conseils départementaux ont tenu une conférence de presse ensemble, mercredi à Arras. Lundi, Jean-René Lecerf, avait dit craindre "une cohabitation extrêmement difficile" avec la région Nord Pas-de-Calais/Picardie en cas de victoire de Marine Le Pen dimanche prochain.
Les écologistes Blandin, Cohn-Bendit et Bové aussi
Les écologistes Marie-Christine Blandin, ancienne présidente de la région Nord-Pas-de-Calais, Daniel Cohn-Bendit, ex-député européen, et José Bové, eurodéputé, ont appelé mercredi à voter pour le candidat Les Républicains Xavier Bertrand au second tour des élections régionales dimanche en Nord Pas-de-Calais/Picardie."Nous sommes à un de ces moments de l'histoire où ce qui rassemble doit être plus fort que ce qui divise. Nous appelons donc à voter pour le seul candidat républicain restant en lice : Xavier Bertrand", ont affirmé les trois écologistes dans un communiqué, ajoutant que "toute abstention est une voix indirecte pour le Front National".
Selon eux, c'est "la colère et la désespérance" qui ont conduit "une grande partie de la population du Nord Pas-de-Calais et de la Picardie à porter leurs suffrages sur le Front national".
Mais "dimanche, le pire serait que cette colère, par un mauvais choix, ne se retourne contre la population elle-même : les plus démunis, les plus fragiles, les plus exposés seraient, dès lundi matin et pour longtemps les premières victimes de la funeste politique et les errements que s'apprête à imposer le Front national", ajoutent-ils.