Dans une lettre dressée à Emmanuel Macron, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand demande de ne pas dérembourser l'homéopahtie, au nom du libre choix des patients et de leur pouvoir d'achat.
Un déremboursement de l'homéopathie serait une "fausse bonne idée", qui mettrait à mal le "pouvoir d'achat" et la "liberté de choix des patients", a jugé Xavier Bertrand dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, l'appelant à au moins "maintenir un taux de 15%".
En avril dernier déjà, le président des Hauts de France s'était mobilisé en faveur de cette thérapeutique remboursée en France depuis 1965.
Décision dans les prochains jours
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué mardi que le gouvernement déciderait "dans les prochains jours" de dérembourser ou non l'homéopathie, après un avis de la Haute autorité de santé (HAS) prônant ce déremboursement.
Dans cet avis très attendu, rendu vendredi dernier, la HAS estimait que les produits homéopathiques "n'ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement".
#Homéopathie : je suis attaché à la liberté de choix pour les patients. Elle ne peut être garantie si un déremboursement intervenait.
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 4 juillet 2019
Mon courrier à @EmmanuelMacron et @agnesbuzyn ⬇️ pic.twitter.com/WYgDLngans
Dérembourser l'homéopathie coûterait plus cher à la Sécu selon X. Bertrand
"Vous connaissez ma position (...) constante depuis 2005, quand je déclarais : "dérembourser l'homéopathie serait une fausse bonne idée", écrit le président des Hauts-de-France (ex-LR) et ancien ministre de la Santé Xavier Bertrand dans cette lettre au président de la République.
D'une part, alors que "les patients sont des millions" à utiliser des produits homéopathiques et les médecins "des milliers" à le prescrire, un dérembourserment entraînerait "un transfert des prescriptions sur la médecine conventionnelle ce qui, économiquement, coûterait plus cher", estime-t-il.
Le déremboursement pèserait particulièrement sur "le pouvoir d'achat" des Français, poursuit-il : "en effet (...) ce sont nos concitoyens qui ont recours à l'homéopathie qui devront s'acquitter de cette dépense qui peut s'élever à plusieurs dizaines d'euros par mois".
Médicaments non remboursés = TVA augmentée
Le prix augmenterait par ailleurs "automatiquement", avec une TVA plus élevée pour les produits non remboursés, ajoute l'élu.
Dans ce cas, "la liberté de choix pour les patients, essentielle (...) ne peut être garantie", déplore-t-il encore.
Si aucune étude n'a prouvé l'efficacité de l'homéopathie, Agnès Buzyn "pourrait engager" de telles études, suggère enfin Xavier Bertrand, appelant le président de la République à maintenir au moins "un taux de 15%", comme mis en place en 2006, contre 30% aujourd'hui pour certains médicaments homéopathiques.