Dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 décembre, le tableau électrique du téléski de la petite station associative des Signaraux, située sur la commune de La Motte-d'Aveillans en Isère, a été complètement détruit. Un coup dur pour les équipes après un acte similaire en 2009.
"Le remonte-pente va nous manquer. C'est vrai qu'on aime bien remonter en peau de phoque, mais quand il y a le remonte-pente, ça aide bien". Mauvaise surprise pour cet habitué de la petite station des Signaraux située à La Motte-d’Aveillans en Isère. Ce mardi 17 décembre, il a appris avec désolation la destruction du tableau électrique qui alimente l'unique téléski de la station.
"C'est vraiment dommage, surtout que c'est géré par des bénévoles qui se donnent vraiment beaucoup de mal pour la faire tourner. Beaucoup de familles et d'enfants du plateau matheysin viennent ici quand il y a de la neige, et ils se régalent sur le téléski. C'est un lieu vraiment hyper familial, c'est un gros coup pour eux", déplore un autre habitué du domaine.
En pleine nuit, des individus se sont introduits dans la pièce où est situé le tableau électrique et l'ont détruit, selon la maire de la commune, confirmant une information de France Bleu Isère. L'effraction a été découverte par Gérard Chion, responsable technique de la station."Quand je suis arrivé, j'ai juste mis la clé et la porte s'est ouverte. Je me suis dit que j'avais peut-être oublié de la fermer la veille. Me connaissant, ce n'est pas possible !", lance-t-il.
Ils se sont servis dans le petit frigo où il y a toujours quelques petites choses à boire et à manger. Et après, ils se sont attaqués à l'armoire qui fait fonctionner le téléski.
Gérard Chion, responsable technique de la station et bénévole depuis près de 50 ans.
Sur place, le chef d’exploitation, bénévole depuis près de 50 ans dans la station, a été surpris de constater que les intrus ont d'abord "fait la fête" avant de passer à l'acte. "Ils se sont servis dans le petit frigo où il y a toujours quelques petites choses à boire et à manger. Et après, ils se sont attaqués à l'armoire qui fait fonctionner le téléski. Quand je suis rentré, c'était le bordel par terre, il y avait des bouteilles, ils avaient ouvert tous les tiroirs des placards", raconte Gerard Chion.
"Encore une fois et pourquoi ?"
"Quand j'ai vu ça, j'ai pris un coup de speed, j'ai réussi à appeler un habitant des Signaraux qui est également bénévole et ensuite, les pompiers sont arrivés. En 2027, je vais fêter mes 50 ans de bénévolat, vous comprenez ce que ça représente pour moi", explique le chef d'exploitation qui s'est remémoré les souvenirs d'il y a 15 ans : "Encore une fois et pourquoi ?", se questionne-t-il.
En 2009, le même scénario s'est en effet déjà produit. La station de ski avait été la cible d'un acte de vandalisme, avec dans le viseur la destruction du tableau électrique. Alors que les premières neiges sont tombées la semaine dernière, ces dégradations sont un coup dur pour les équipes et la petite station. "Ce qui fait toujours mal, c'est que ça se fait toujours à la veille du moment où on va tout installer et tout faire fonctionner", regrette Gerard Chion qui, choqué, a fait un malaise.
Avec la montée des revendications qui sont parfois extrêmes, notamment sur des questions environnementales, on est les premiers attaqués.
Angélique Rossi, maire (SE) de la Motte-d'Aveillans.
Accessible et conviviale, la station des Signaraux offre un cadre idéal et naturel pour l'initiation aux sports de glisse. "C'est un site formidable dans la commune. Moi, ça m'atterre qu'on vienne s'en prendre à un bien comme ça qui rayonne pour rendre aux gens sur cette période hivernale un accès à loisir qui ne coûte presque rien", regrette Angélique Rossi, maire (SE) de la Motte-d'Aveillans.
Des dizaines de milliers d’euros
Alors qu'une enquête a été ouverte par la gendarmerie de la Mure, Angélique déplore la "montée de délinquance" dans les petites communes. "Avec la montée des revendications qui sont parfois extrêmes, notamment sur des questions environnementales, on est les premiers attaqués, mais nous ne sommes pas les responsables des décisions qui se prennent plus haut, au niveau du gouvernement."
Pour elle, cet acte est encore plus déplorable "car la vie humaine était en jeu" : 'Il aurait pu faire un malaise plus important et ça m'a beaucoup perturbée. Je pense que c'est grave d'en arriver là quand on s'investit autant pour le collectif et la collectivité", se désole-t-elle.
Beaucoup de communes, aujourd'hui, sont en réflexion pour mettre sous alarme leurs bâtiments, dont la commune de La Motte-d'Aveillans.
Angélique Rossi, maire (SE) de la Motte-d'Aveillans.
Face à la recrudescence des actes de vandalisme dans les communes rurales, la maire évoque des pistes pour la sécurisation des biens publics. "Beaucoup de communes, aujourd'hui, sont en réflexion pour mettre sous alarme leurs bâtiments, dont la commune de La Motte-d'Aveillans. Il faut réfléchir aussi à de la vidéo-protection", pense Angélique Rossi.
Alors que les dégâts ne sont pas encore chiffrés, cet acte de vandalisme pourrait coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros à la commune qui a la charge entière de la station.