Interpellation d'un homme qui serait en lien avec l'attentat de Saint Etienne du Rouvray

L'enquête sur l'assassinat du prêtre égorgé fin juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray se poursuit dans le cercle relationnel des tueurs: un homme de 21 ans en contact avec les deux jihadistes a été interpellé lundi 8 août dans la région de Toulouse et placé en garde à vue.

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Né le 17 août 1994, l'homme, interpellé à Pechbonnieu, une petite ville tranquille et résidentielle à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse, est actuellement
entendu dans les locaux de la SDAT (sous-direction antiterroriste) à Toulouse, selon des sources judiciaire et policière.

Sa garde à vue débutée lundi 8 août dans l'après-midi a été prolongée de 48 heures mercredi. Elle peut durer quatre jours, comme le prévoit la loi dans les affaires de terrorisme.

Selon une source policière, le jeune homme a eu des contacts téléphoniques avec les deux assaillants. Les enquêteurs, pour qui il n'était pas présent sur place le jour de l'attaque, cherchent à savoir s'il s'est rendu à Saint-Etienne-du Rouvray dans les jours précédents.


Personne ne les connaissait

L'individu vit à Pechbonnieu avec sa mère et ses deux jeunes soeurs dans une grande maison blanche aux volets bleus, entouré d'un jardin en friches, selon les voisins de ce quartier encore en construction. La famille y vivait plus ou moins cloîtrée: "Personne ne les connaissait", témoigne la voisine d'en face. "On ne les voyait pratiquement jamais (...) ils sont très personnels", renchérit une autre femme, qui n'a "aperçu le garçon que deux ou trois fois".

Les habitants du lotissement s'étonnaient que les volets fussent toujours fermés, confirme un jeune homme, qui a assisté à la descente lundi après-midi d'une dizaine de policiers cagoulés et de 7 à 8 autres le visage à découvert. "J'ai regardé depuis une fenêtre, ils fouillaient toute la maison", a-t-il dit à l'AFP, "puis ils sont sortis avec un jeune cagoulé. Au début j'ai cru à une affaire de drogue puis j'ai vu que c'était du terrorisme". "Les CRS m'ont intimé l'ordre de rentrer chez moi", a ajouté un autre voisin.  

Depuis le début des investigations sur cet attentat inédit en France, les enquêteurs s'intéressent à l'environnement relationnel des deux tueurs du père Jacques Hamel, dont l'assassinat dans une église près de Rouen a été revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

Les enquêteurs étudient toujours le déchiffrement des messages

Le 26 juillet, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous deux âgés de 19 ans, avaient pris en otage cinq personnes et tué le prêtre en pleine messe dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, avant d'être abattus par la police.

Les deux hommes, qui vivaient à 700 kilomètres de distance, avaient fait connaissance quelques jours avant leur passage à l'acte via la messagerie cryptée Telegram, l'un des moyens de communication préférés des jihadistes, en raison notamment de sa politique de confidentialité. Les enquêteurs étudient toujours le déchiffrement des messages envoyés par les tueurs. 


Un cousin d'Abdel Malik Petitjean écroué le 31 juillet

Comme Petitjean, Kermiche était un habitué de Telegram. Il y avait décrit par avance le mode opératoire de l'attaque du 26 juillet, mentionnant "un couteau" ainsi qu'"une église", et Petitjean y avait posté courant juillet une vidéo où il prêtait allégeance à l'EI et faisait état d'un projet d'action violente contre la France.

Dans cette affaire, un cousin d'Abdel Malik Petitjean, Farid K., a été mis en examen et écroué le 31 juillet. Né à Nancy, cet homme de 30 ans "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente de son cousin", selon le parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, confiée à des juges antiterroristes.

Plusieurs autres personnes, dont les noms sont apparus dans d'autres enquêtes, intéressent aussi à divers degrés les enquêteurs ou ont été mises en examen.

 

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