L'ancien maire de Dunkerque Michel Delebarre n'a "pas su écouter"

"Débusqué" par France 3 Nord-Pas-de-Calais, l'ancien maire de Dunkerque Michel Delebarre réapparaîssait ce samedi dans l'émission La Voix est Libre. Il est revenu sur  sa défaite aux municipales et évoque les élections régionales à venir. Interview (VIDEO)

Il aura fallu être patient, très patient... pour voir réapparaître Michel Delebarre, maire PS de Dunkerque de 1989 à 2014. Sorti par la petite porte après une défaite cuisante aux dernières municipales d'avril 2014 dans la cité de Jean Bart, il n'avait accordé qu'une interview écrite à La Voix du Nord cinq mois après ce revers électoral.

Il revenait ce samedi sur un le plateau de La Voix est Libre sur France 3 Nord Pas-de-Calais. Interrogé par Jean-Louis Manand, le sénateur du Nord est revenu sur ses échecs avec un peu de recul et une certaine forme de mea culpa. L'ancien maire a également évoqué les élections régionales de décembre prochain. 

Invisible ou presque médiatiquement depuis sa "défaite rude" d'avril 2014 qu'il reconnaît n'avoir "pas vu arriver", Michel Delebarre admet qu'il traverse peut-être depuis "un trou d'air, une réflexion". "Il était normal que je me taise. Perdre des municipales, c'est toujours une forme de coup d'arrêt. J'ai pris mon temps, le temps du recul", dit celui qui a été maire de Dunkerque durant 25 ans (1989-2014).

"Un peu autiste" 

Michel Delebarre, pointé du doigt comme champion des "cumulards" durant la campagne des dernières municipales, avoue aujourd'hui n'avoir peut-être pas toujours entendu ce qui lui était reproché. "Je n'ai pas su écouter, je ne l'ai pas vu arriver. Je me voyais peut-être trop bien dans cette fonction (de maire ndlr)", avoue-t-il. "Peut-être que le pouvoir m'a rendu un peu autiste sur certains sujets. Ça peut arriver que vous n'écoutiez pas un certain nombre de messages", a-t-il poursuivi, démentant en revanche avoir bâti sur Dunkerque un "système Delebarre" malgré une "main ferme".

Sur le cumul des mandats, pour lequel il était critiqué "même dans -ses- propres rangs", il assume en partie : "C'est aussi une manière de donner du poids à ses paroles. J'en ai joué, je l'ai pratiqué, peut-être en ai-je abusé (...) Mon ambition pour Dunkerque n'a peut-être pas toujours été comprise" regrette-t-il.


"Trahison"

Bien qu'il dise ne plus vouloir employer le terme de "trahison" au sujet de son successeur (et ancien collaborateur) Patrice Vergriete, M. Delebarre en use tout de même : "On est toujours trahi par les siens, peut-être un peu. J'aurais peut-être pu aussi ne pas être battu si je m'étais comporté différemment".

Au sujet de la politique  du nouveau maire de Dunkerque, il est sans concession :  "Aujourd'hui, c'est la forme de la rétrogradation de la ville par rapport à d'autres villes concurrentes". Il en critique l'"absence de projet, de réalisations".

Toujours conseiller municipal sur "-son- territoire dunkerquois", Michel Delebarre n'a pourtant plus jamais siégé depuis son défaite. "Je suis toujours conseiller municipal. Je ne siège pas, parce que je ne vais pas pour jouer les utilités, ce qui ne veut pas dire que je ne siégerai pas. C'est un autre élément. Si vous le souhaitez j'y penserai volontiers" dit-il, énigmatique.


Les prochaines élections régionales

Alors que le PS est en mauvaise posture dans les sondages avant les élections régionales de décembre prochain en Nord Pas-de-Calais / Picardie, Michel Delebarre assure faire campagne de son côté "sur -son-territoire dunkerquois et sur le littoral", pour que les socialistes puissent à nouveau l'emporter, même si la campagne est "très difficile compte tenu des adversaires". "Pas sûr que le résultat soit aussi négatif qu'on entend. Ce sont les socialistes qui ont fait cette région", revendique l'ancien président du conseil régional (1998-2001).

Dans un "contexte mauvais", Michel Delebarre encourage le candidat socialiste Pierre de Saintignon à mener une "campagne moins +monovalente+", où "on parle économie, économie, économie".

Enfin, le sénateur regrette les divisions et appelle les Verts et autres forces de gauches à s'unir avec le PS, plutôt que de choisir "une autre voie". 
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