Dans ce procès en appel à Avignon, contre le meurtrier gardois de la jeune Océane, tuée à Bellegarde en novembre 2011, l'avocat général avait requis la perpétuité. Pour la peine de sûreté, il réclamait l'application du verdict des Assises du Gard en 2013, soit 30 ans. Il a été suivi par les jurés.
Le meurtrier et violeur d'Océane est finalement condamné à la perpétuité incompressible. Ce Gardois de 25 ans au moment des faits passera donc au moins 30 ans en prison.
Le verdict des assises du Vaucluse confirme celui de première instance des assises du Gard en 2013.
Nicolas Blondiau devient ainsi la 3e personne en France condamnée à cette peine, la plus lourde existante, après Michel Fourniret et Pierre Bodein.
Perpétuité incompressible ou "réelle" en France
La perpétuité incompressible est, en France, une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté illimitée empêchant tout aménagement de peine. La loi prévoit toutefois qu'après 30 ans d'incarcération, un tribunal de l'application des peines peut mettre fin à cette période de sûreté perpétuelle.
La perpétuité requise en appel contre Nicolas Blondiau
L'avocat général a requis, ce vendredi après-midi, la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de Nicolas Blondiau, jugé en appel depuis jeudi devant la cour d'assises du Vaucluse pour le meurtre et le viol d'Océane en novembre 2011, mais a laissé à l'appréciation de la cour l'incompressibilité de la peine.
"Ce n'est pas une peine de vengeance que je vous demande, mais une interrogation. Avez-vous la certitude au regard de ce que Blondiau a dit, au regard de ce que les experts ont dit, qu'il ne récidivera pas?" a demandé l'avocat général, Bernard Marchal.
"Si vous n'êtes pas en mesure de répondre +non+ à ces deux interrogations, alors vous confirmerez la première condamnation", a-t-il conseillé aux jurés.
La cour d'assises de Nîmes avait prononcé en décembre 2013 la perpétuité réelle à l'encontre de Nicolas Blondiau qui avait enlevé Océane alors qu'elle allait chercher un jeu vidéo, le soir du 5 novembre 2011, chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de son domicile, dans le quartier ancien de Bellegarde.
Après l'avoir violée, étouffée et poignardée, il avait abandonné son corps au pied d'un olivier, à trois kilomètres du village.
"Vous voyez M.Blondiau, vous pourrez faire appel dix fois, cent fois, essuyer tous les bancs des cous d'assises, il y a dans la vie des choses définitives, il y a des actes irréparables", a dit l'avocat général, s'adressant à l'accusé qui est resté tout le temps des débats la tête baissée.
"La vie ce n'est pas un jeu vidéo, on joue la partie, on a perdu et on recommence. M.Blondiau, pour Océane la partie est finie et si vous n'acceptez pas cette réalité, si vous n'entendez pas cette évidence, je crois que votre chemin d'introspection avec les psychologues va durer longtemps", a-t-il poursuivi.
Mutique et hagard au premier procès à Nîmes en raison de son lourd traitement médical, Blondiau, s'est montré plus disert, même s'il a rechigné à détailler le déroulement du crime.
"Je la fais monter dans ma voiture. C'est là que je suis parti dans mon délire, je me suis emballé", a-t-il raconté plus tôt, à l'ouverture de l'audience vendredi.
"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas, mais j'ai envie de savoir et les parents d'Océane ont aussi envie de savoir", a-t-il ajouté, mains jointes derrière le dos, barbe finement taillée et cheveux coupés ras.
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