La municipalité de Nîmes a annoncé vendredi qu'elle interdisait la tenue d'une conférence organisée samedi par la mosquée Lumière et Pitié, au cours de laquelle devait intervenir l'islamologue suisse Hani Ramadan, frère de Tariq Ramadan. Le président de la mosquée porte l'affaire en justice.
"Après avoir informé monsieur le préfet du Gard, j'ai décidé de prendre un arrêté interdisant la conférence prévue samedi 17 septembre, organisée par la mosquée Lumière et Piété au cours de laquelle devait s'exprimer Monsieur Hani Ramadan", écrit Franck Proust, premier adjoint de la ville, qui assume les fonctions de maire pendant la convalescence de Jean-Paul Fournier (LR), qui a subi un pontage coronarien en juillet.
Cet individu est coutumier des prises de paroles qui vont à l'encontre des valeurs de la République", dit Franck Proust.
"La tenue de cette conférence est susceptible d'attiser la discrimination entre les hommes et les femmes, de porter atteinte à la cohésion sociale dans un contexte de polémiques exacerbées par les récents événements terroristes et de provoquer un trouble grave à l'ordre public", ajoute le premier adjoint de la ville, où se déroule jusqu'à dimanche, sous haute sécurité, la Feria des vendanges.
Le frère de Tariq Ramadan, et petit-fils du fondateur des Frères musulmans, s'est particulièrement fait remarqué par ses propos en faveur de la lapidation, et pour sa comparaison entre une femme non voilée et une pièce de deux euros : "visible par tous, elle passe de mains en mains" a-t-il déclaré.
La mosquée, située dans la Zup nord de Nîmes, avait invité Hani Ramadan dans le cadre d'une conférence intitulée "Islam, le juste milieu".
La municipalité de Nîmes a annoncé vendredi qu'elle interdisait la tenue d'une conférence organisée samedi par la mosquée Lumière et Pitié, au cours de laquelle devait intervenir l'islamologue suisse Hani Ramadan, frère de Tariq Ramadan.
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Une décision municipale inédite soutenue par l'ensemble des responsables de la communauté musulmane et par l'Observatoire de la laïcité
La conférence qui devait se tenir ce samedi à 17h a été suspendue.
La décision du tribunal administratif saisi par les responsables de la mosquée et notamment Nourredine Essadik, le président de la mosquée Lumière et Piété, est attendue lundi.
Le secrétaire départemental du Front national Yoann Gillet avait réclamé plus tôt vendredi cette interdiction au préfet au nom de la lutte contre le "fondamentalisme".
Dans un communiqué de presse, il qualifiait Hani Ramadan de "barbare" ayant notamment décrit "la condamnation à mort par lapidation d'une femme nigériane pour adultère, comme étant la volonté de Dieu".