Le Montpelliérain, Henri Joyeux, professeur controversé pour ses prises de position, notamment contre les vaccins, a été radié de l’Ordre des médecins à compter du 1er décembre, selon l’Agence de presse médicale (APM). Ce chirurgien cancérologue réputé est en retraite depuis 2014.
Avec cette décision de l'Ordre des médecins de l'Hérault, confirmée en mai dernier, Henri Joyeux aura donc "interdiction de faire état de son statut de docteur en médecine". Il a possibilité de faire appel de cette décision.
Selon nos confrères du Monde, cette décision, de la chambre disciplinaire ordinale de première instance du Languedoc-Roussillon, fait suite à une plainte du Conseil national de l’Ordre des médecins en raison de ses propos sur la vaccination. En juin 2015, lors du dépôt de cette plainte, le président de l’instance, Patrick Bouet avait résumé les «deux infractions» qui lui étaient reprochées : «la tenue de propos non appuyés sur des bases scientifiques [et portant] atteinte à la profession», et «un discours qui peut être dangereux pour la population parce qu’il s’agirait de discréditer le mécanisme de vaccination préventive».
Manquements aux actions de vigilance sanitaire et de protection de la santé
Selon la chambre disciplinaire, le professeur Joyeux «a commis des manquements d’une extrême gravité au code de déontologie», et a enfreint la loi, notamment «en indiquant des dangers pour la santé de suivre les recommandations du Haut Conseil de la santé publique». Il n’a pas non plus respecté l’article stipulant que «le médecin doit apporter son concours à l’action entreprise par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation sanitaire» et qu’«il participe aux actions de vigilance sanitaire».
Ni le professeur Joyeux, ni des responsables de l'Ordre des médecins n'étaient joignables dans l'immédiat pour confirmer cette décision, rendue par la chambre disciplinaire ordinale de première instance du Languedoc-Roussillon.
Plus d'un million de signataires pour la pétition
Le cancérologue montpelliérain avait fait l'objet d'une plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins en juin 2015, pour la mise en ligne, d'ailleurs toujours active, d'une pétition à l'attention de la ministre de la Santé Marisol Touraine mettant en garde sur la présence d'"aluminium et de formaldéhyde, deux substances dangereuses voire très dangereuses pour l'humain et en particulier le nourrisson", dans le vaccin hexavalent DTPolio-Hib-Coqueluche-Hépatite B, appelé Infanrix Hexa.
Depuis septembre 2014, d'après Henri Joyeux, le recours à ce vaccin serait généralisé car "la situation s'est encore aggravée avec une pénurie généralisée de vaccins tétravalents (DTpolio-Coqueluche) et pentavalents (DTPolio-Hib-Coqueluche)".
Cette pétition avait recueilli au 10 juillet plus d'un million de signatures.