François Trinh-Duc (29 ans, 50 sélections), écarté de l'équipe de France et de la Coupe du monde de rugby, "accepte la décision même si c'est très dur", a réagi le demi d'ouverture international du Montpellier Hérault rugby. Entretien.
L'ouvreur du MHR François Trinh-Duc ne participera pas à la Coupe du monde de rugby (18 septembre - 31 octobre) avec le XV de France. La décision du manager Philippe Saint-André a déjà beaucoup fait réagir sur Twitter. Voici l'interview du principal intéressé, déjà tourné vers Montpellier. L'entraîneur Jake White a annoncé qui il sera dans le groupe pour jouer samedi à Pau en Top 14.
Q: Comment allez-vous après cette décision ?
R: "C'est une vraie déception. J'ai fait beaucoup d'efforts pendant les années précédentes pour espérer accrocher le bon wagon. J'avais franchi le pas en effectuant la préparation, mais on savait qu'il y avait le couperet du 23 août. Malheureusement, l'aventure s'est terminée pour moi. C'est dur, mais il faut passer à autre chose. J'ai retrouvé ma famille, mes proches, ce qui m'a fait le plus grand bien. Deux jours après cette annonce, je suis à l'entraînement, au service de mon club. Une belle saison nous attend, avec un beau challenge collectif et individuel. Cela fait du bien aussi de retrouver mes collègues du club, un nouveau staff, et donc du changement. J'avais besoin de ça."
Q: Avez-vous senti venir cette non sélection?
R: "On le sent toujours. On se doutait qu'un numéro dix allait partir. Au regard de la concurrence, j'avais un certain doute."
Q: Avez-vous eu une explication lors de la discussion avec le sélectionneur ?
R: "Comme il l'a dit, il a choisi trois buteurs en numéro 1. J'étais dans un tel état de choc et de déception qu'il m'était difficile de poser des questions. Je n'ai pas pris la parole, j'ai écouté. J'accepte sa décision, même si c'est très dur pour moi. C'est l'unique raison qu'il m'a donnée. J'entends certaines explications, loufoques ou pas. S'il y a d'autres explications, elles ne m'ont pas été données. Comme je l'ai toujours fait, je vais respecter le choix, aller de l'avant, continuer à m'entraîner dur. J'ai une belle fin de saison, une belle fin de carrière. J'ai de belles choses devant moi."
Q: Est-il dur d'accepter l'argument du jeu au pied, pour lequel vous avez fait beaucoup d'efforts ?
R: "J'ai énormément travaillé ce secteur pour retrouver un certain niveau. Il (le sélectionneur) est là pour être champion du monde, pas pour faire du social. Quand on est compétiteur, que l'on veut gagner des titres, cela passe par des choix difficiles."
Q: Avez-vous eu l'impression d'avoir une vraie chance ?
R: "Je ne sais pas, mais j'ai tout donné. J'étais chaque jour à 100%. J'ai moins de regrets car j'ai tout fait. Je me suis rendu disponible auprès du staff et de mes coéquipiers. J'ai essayé de donner des idées quand j'en avais. Je ne sais pas si je pouvais en faire plus."
Q: Avez-vous tenu à reprendre l'entraînement dès mardi ?
R: "Je tourne la page et suis disponible pour mon club. Je reviens sur la pointe des pieds malgré mon statut et mon passé. Je reviens comme un simple joueur qui va faire sa place petit à petit. Il faut respecter les joueurs qui en ont bavé cet été avec Montpellier et qui ont fait les premiers matches."
Q: Êtes-vous prêts à jouer dès samedi ?
R: "Je suis prêt physiquement sachant que je n'ai jamais été dans une telle forme. Je suis prêt mentalement après deux jours difficiles. Alors pourquoi pas ? Ce sera le choix de l'entraîneur."
Q: Seriez-vous prêt à revenir si l'on faisait appel à vous ?
R: "Je vais regarder l'équipe de France, car des liens d'amitié se sont créés. J'en serai le premier supporteur. Je reste bien évidemment disponible pour l'équipe de France. Représenter mon pays est ce qu'il y a de plus important pour moi."