La situation des éleveurs de brebis se décante, en Lozère et dans l'Aveyron. Ils ont obtenu, suite à une entrevue avec la ministre de l'environnement, l'autorisation d'un tir de prélèvement mais aussi la création d'une brigade d'abattage. Explications.
Le préfet de la Lozère s'est exprimé suite à la rencontre des éleveurs avec la ministre de l'environnement, Ségolène Royal. Il a autorisé le "tir de prélèvement renforcé" d'un loup sur le causse Méjean. Douze attaques de troupeaux ont eu lieu en 2016, dont sept depuis début juin, précisait un communiqué de la préfecture.
Un tir de prélèvement, kesako ?
L'autorisation d'un tir de prélèvement consisite à tuer un loup, outre les tirs de défense accordés aux éleveurs habilités. Le loup étant une espèce protégée, il existe des dérogations à son statut de protection lorsque la pression de prédation sur les troupeaux devient trop importante.
La préfecture de la Lozère a bien signalé que d'autres mesures avaient été prises pour éviter l'abattement. Mais le préfet, Hervé Malherbe, "a ordonné pour six mois un tir de prélèvement renforcé sur les six communes du causse Méjean concentrant la majorité des attaques: Montbrun, Mas-Saint-Chély, la Malène, les Vignes, Saint-Pierre-des-Tripiers, Hures-la-Parade (hors du coeur du parc national des Cévennes)."
Ce tir peut être réalisé par les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, les lieutenants de louveterie, les gardes particuliers assermentés, les chasseurs formés et habilités à participer au tir de prélèvement, sous réserve de la validité de leur permis de chasser. Le service départemental de l'ONCFS est chargé du contrôle technique des opérations.
Du côté des éleveurs de la Lozère, on note des avancées.
Olivier Maurin - Membre de la délégation, président d'ELOVEL et éleveur en Lozère.
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La population de loups a triplé en 10 ans
Comme dans d'autres départements, la présence du loup en Lozère suscite régulièrement la controverse, principalement entre des éleveurs de brebis se plaignant de prédations régulières et des organisations de défense des animaux.
Le "canis lupus", revenu dans les années 1990 par l'Italie et concentré dans le Sud-Est, a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à 300 individus environ, selon les estimations de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.
La situation des éleveurs de brebis se décante, en Lozère et dans l'Aveyron. Ils ont obtenu, suite à une entrevue avec la ministre de l'environnement, l'autorisation d'un tir de prélèvement mais aussi la création d'une brigade d'abattage.
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Ségolène Royal dit oui à la création d'une brigade anti-loup
La ministre en effet a validé la création de brigade d'abattage. Celle-ci sera composée d'agents titulaires du permis chasse qui viendront en appui des éleveurs touchés par les attaques.
La brigade anti-loup pourraient intervenir sur le terrain d'ici environ trois semaines.
Ségolène Royal a également évoqué l'autorisation des tirs de défense. Les éleveurs, quant à eux, attendent encore de la ministre une augmentation des prélèvements du prédateur dans la nature.