La justice espagnole a désigné un administrateur judiciaire pour la société TP Ferro, concessionnaire de la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras en Espagne. Cette entreprise franco-espagnole est en grandes difficultés financières depuis 2013.
L'entreprise, détenue à parts égales par les groupes de BTP espagnol ACS et français Eiffage, en avait fait la demande auprès du tribunal de commerce de Gérone, qui l'a acceptée, mardi.
Dans un communiqué à l'AFP, le concessionnaire a cependant souligné que cette décision ne signifiait pas nécessairement sa mise en liquidation.
L'objectif de TP Ferro et de ses actionnaires (...) reste de parvenir rapidement à un accord avec toutes les parties concernées", écrit la société.
Malgré un sursis de quatre mois que lui avait accordé le tribunal, le concessionnaire a du se déclarer en cessation de paiement en juillet, n'ayant pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers pour renégocier sa dette, ni à obtenir une rallonge de 34 millions d'euros des gouvernements espagnol et français.
Un budget de construction qui explose et un raccordement à la LGV avec 5 ans de retard
En 2003, TP Ferro avait obtenu la concession pour la construction et l'exploitation de la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras.
Elle avait souscrit une emprunt de 532 millions d'euros en 2005, pour construire un tronçon de 44,4 kilomètres dont 8,3 kilomètres de tunnel creusé à travers les Pyrénées. Le projet a coûté 1,1 milliard d'euros au final.
Le consortium s'était plaint en juillet du "décalage" entre la mise en service de la ligne, en janvier 2009, et son raccordement au réseau espagnol à grande vitesse, en décembre 2013.
Les difficultés du concessionnaire s'expliquent aussi par la faiblesse du trafic et des recettes, couplée à la concurrence des liaisons aériennes low-costs entre l'Espagne et la France, trois fois plus rapides que le train, selon les experts.