47 journalistes quittent le Midi Libre et 14 partent de l'Indépendant. Après le rachat des journaux régionaux par le groupe La Dépêche, une soixantaine de rédacteurs font jouer la clause de cession. Une vague que n'avait pas prévue la nouvelle direction.
Une page se tourne à Midi Libre avec le départ de nombreuses signatures du journal. Après le rachat par la Dépêche du Midi de Jean-Michel Baylet, de nombreux journalistes du Languedoc-Roussillon ont décidé de faire jouer la clause de cession.
Ils sont 47 à partir de Midi Libre, 14 de l'Indépendant, bien plus que ne le prévoyait la direction dans son business plan.
Projets personnels ou démotivation
Le rachat des titres par le groupe de Jean-Michel Baylet permet aux journalistes de faire jouer la clause de cession. Et donc de quitter volontairement l'entreprise en percevant des indemnités de licenciements.
Certains ont pris cette décision pour mener à bien un projet personnel mais beaucoup l'ont fait en parce qu'ils ne se projettent plus dans l'avenir du journal. Pour eux, difficile de continuer à bien faire son métier dans un contexte financier tendu ou les économies s'érigent en ligne éditoriale. Certains ont également été écoeurés par les fermeture d'agences du Midi Libre... Rodez, Carcassonne puis Narbonne. Les pages locales de l'édition audoise sont désormais identiques à celles de l'Indépendant. Et les agences qui restent fonctionnent à effectifs réduits.
Une vague de départs qui dépasse les prévisions de la nouvelle direction
Les nouveaux dirigeants pensaient que les journalistes proches de la retraite feraient jouer la clause de cession. Ils n'imaginaient pas que les plus jeunes, les "quadras", leur emboîteraient le pas. Ainsi au Midi Libre, le business plan prévoyait 32 départs non remplacés. Il y a finalement quinze journalistes supplémentaires qui ont décidé de stopper leur collaboration.
Le SNJ, Syndicat National des Journalistes, parle d'une saignée dans les effectifs, de la rédaction, réduits de 25%. Et d'une profonde défiance des professionnels de l'info. "Dégoûtés, découragés, désabusés, inquiets"... les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le moral de nos confrères. Et les représentants du personnel mesurent déjà les premiers effets de la restructuration.
A terme, le business plan du Midi Libre prévoit 191 départs sur trois ans.
Sandrine Navas et Juliette Môrch ont rencontré les journalistes du Midi Libre à Montpeliler et à Sète.
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