Depuis quelques années, la pratique de l’Urbex, contraction de « Urban exploration » , exploration urbaine en anglais, se démocratise. Longtemps restée marginale, elle s’est popularisée via les réseaux sociaux.
Pratiqué depuis les années 1980 en France et dans de nombreux pays anglo-saxons, l’Urbex, ou exploration urbaine, consiste à explorer des lieux abandonnés sans autorisation afin de les photographier ou de les filmer.
Le but ? Remonter le temps pour revaloriser le patrimoine abandonné et le faire sortir de l’oubli. Usines désaffectées, anciennes écoles, églises à l’abandon, gares fantômes, toits, souterrains, rails, anciens hôpitaux… Explorer ces lieux cachés et difficiles d’accès relève d’un véritable sport. La nature y ayant souvent repris ses droits, les passionnés de photographie, de vidéo et d’art de rue y trouvent de véritables paradis artistiques.
Dès la fin des années 1970, la fin des Trente Glorieuses entraine la fermeture de nombreuses usines. Les premiers explorateurs lancent alors la tendance.
Jeff Chapman, explorateur originaire de Toronto, introduit l’appellation « Urbex ». Avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, la pratique se popularise. En 2016, le phénomène explose : de plus en plus de chaines YouTube, de sites et de communautés Facebook se développent autour de cette même passion. Les amateurs d’Urbex s’y conseillent et y partagent leurs expériences.
A la recherche de lieux abandonnés
En se replongeant dans le passé des lieux qu’ils découvrent, les Urbexeurs sont de véritables archéologues modernes. Hors du temps, ces explorations urbaines attirent les jeunes par leur côté transgressif, dangereux et secret. Car pour eux, tout l’enjeu reste dans la trouvaille des meilleurs « spots » (sites à explorer).Une recherche très chronophage, qui fonctionne principalement par le bouche à oreille et la récolte minutieuse d’indices glanés sur les réseaux. En 2017, le youtubeur Squeezie participe à une vidéo Urbex, et achève de populariser le phénomène auprès des adolescents et du grand public.
L'urbex, une pratique légale ?
Il est encadré par de nombreuses règles, et reste loin d’être accessible à celui qui n’en connait pas les codes.Quelques règles de base pour les non-initiés :
- ne pas voler ni dégrader les lieux,
- ne pas laisser de traces,
- rester conscient du danger, ne pas partir seul,
- toujours s’équiper de lampes torches et d’un kit de premiers secours.
Côté législatif, la pratique reste dans une zone grise. Si le code pénal condamne la violation de domicile et la dégradation de biens, dans la plupart des cas, les Urbexeurs n’entrent pas dans un lieu si sa porte est close, et laissent le lieu tel qu’ils l’ont trouvé. Les condamnations restent donc rares.