Famélique à son arrivée le 5 juin 2020 au refuge pour animaux sauvages de Saint-Martin-la-Plaine (Loire), le lion Jon reprend peu à peu du poil de la bête. Maltraité depuis des années, l'animal saisi dans un cirque en Normandie, a été opéré une première fois. Une deuxième intervention est à venir.
Aujourd'hui, Jon va bien. "Il continue de prendre du poids, et commence à retrouver une morphologie normale ainsi que de l'énergie", nous indique le vétérinaire de l'espace zoologique et de l'association Tonga Terre d'Accueil.
Jon est arrivé il y a quasiment un mois, jour pour jour, à Saint-Martin-la-Plaine. Saisi par les autorités dans un cirque de Normandie, le lion était en piteux état. La peau sur les os. Il ne pesait alors que 116 kilos, la moitié quasiment du poids d'un lion de son âge.
Le premier bilan de santé de Jon, établi par Jean-Christophe Gérard, le vétérinaire du refuge ligérien, fait froid dans le dos. Le lion est squelettique, n'a plus de crocs et sa dentition est dans un état jugé catastrophique. Ses griffes des pattes avant ont été arrachées, ce qui est interdit par la loi depuis 2006. L'animal porte des marques, cicatrices et blessures encore à vif, sur quasiment tout le corps.
C'est le premier animal que l'on récupère, qui est dans un tel mauvais état. A tel point que je pensais qu'il ne lui restait que quelques jours à vivre. Un animal dans un tel état, par la faute de l'homme, ça me "fout les boules".
Depuis, Jon a subi une première opération, pour approfondir son bilan de santé, et soigner les premières plaies. Il a fallu lui laisser reprendre du poil de la bête, avant de pouvoir l'anesthésier sans danger. Après avoir repris 20 kilos en l'espace de 12 jours, le 18 juin, la première opération peut avoir lieu. Elle révèle que Jon va devoir en subir une autre, pour remédier à sa dentition.
"C'est la prochaine étape, soigner ses dents et peut-être lui poser des prothèses" précise Jean-Christophe Gérard, qui attend la confirmation du dentiste pour définir une date d'intervention.
► Le difficile combat pour la protection animale
Avant de trouver refuge à Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire, Jon était au Cirque de Paris, installé provisoirement à Vironvay, en Normandie. L'association One Voice avait porté plainte depuis octobre 2018 pour actes de cruauté et irrégularité administrative de possession du lion. L'absence d'autorisation de possession étant avérée, le Préfet de l'Eure a alors ordonné la saisie de l'animal, le 5 juin 2020. Une enquête de justice a été ouverte.
L'association One Voice, qui a obtenu la garde temporaire de Jon après sa saisie, a décidé de le confier à Tonga Terre d'Accueil pour en prendre soin. Quatre lionnes pourraient suivre. C'est en tous les cas, le voeu de Muriel Arnal, présidente-fondatrice de One Voice, qui milite désormais pour la saisie des quatre femelles, compagnes de Jon, au Cirque de Paris. "Pour l'instant, ce n'est pas fait" indique le vétérinaire de Saint-Martin-la-Plaine.
Créée en 2008, l'association Tonga Terre d'Accueil se donne pour mission de venir en aide aux animaux sauvages en détresse saisis sur le territoire français. Plus de 300 animaux y ont déjà été accueillis et soignés. Et y coulent des jours bien plus heureux qu'au fond d'une remorque de cirque. Comme le lion Jon.