Trois personnes ont été interpellées dans le Tarn à Albi. Elles sont soupçonnées d'appartenir à une cellule jihadiste liée à la Syrie. Il s'agit de deux hommes et d'une femme. Leur cellule était suspectée de préparer des actions violentes.
Deux hommes et une femme soupçonnés d'appartenir à une cellule jihadiste liée à la Syrie ont été interpellés ce mardi matin à Albi (Tarn),dans les quartiers de Rayssac et Cantepau. Les trois suspects ont été interpellés vers 06H00 du matin par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) assistée du Raid, unité d'élite de la police. Ils sont entendus depuis ce matin dans les locaux du commissariat d'Albi.
Sur place des témoins ont confirmé à notre équipe de reportage la présence d'un important dispositif policier tôt ce matin avenue Mirabeau dans le quartier de Cantepau.
La filière vers la Syrie
Selon les premiers éléments de l'enquête, deux des trois suspects sont revenus en avril et en mai d'un séjour de trois mois en Syrie. L'un d'eux pourrait être un recruteur de candidats au jihad en Syrie. D'après la source policière, leur cellule rayonnait sur Albi et Toulouse (Haute-Garonne) et était suspectée de préparer des "actions violentes", a précisé la source policière.
Selon une source proche du dossier, cette cellule serait liée à Thomas Barnouin, une vieille connaissance des enquêteurs qui le soupçonnent de s'être rendu en Syrie avec femme et enfants. Originaire d'Albi, Thomas Barnouin avait été condamné à Paris en juillet 2009 avec Sabri Essid à 5 ans de prison dont un avec sursis dans une affaire de filière jihadiste vers l'Irak. Lui aussi soupçonné d'être parti pour la Syrie, Sabri Essid est une figure de la cellule salafiste toulousaine et un ancien proche de Mohamed Merah, son père ayant vécu avec la mère du tueur au scooter. Il n'a pas été mis en examen dans
l'enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012.
Le plan antijihad du gouvernement
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté en avril un plan gouvernemental de lutte antijihad contre les filières vers la Syrie notamment. Une des mesures phares est la possibilité donnée aux proches de candidats potentiels au jihad de les signaler sur une plateforme internet et un numéro vert. Ce dernier fonctionne depuis le 29 avril. Un projet de loi durcissant l'arsenal législatif antiterroriste a également été exposé il y a deux semaines au Conseil des ministres.
"Je suis déterminé à ce que nous puissions éviter les départs et démanteler les filières de départ", a réaffirmé le ministre mardi, lors d'une conférence de presse à l'hôtel de police de Marseille où il était interrogé sur ces arrestations.
Selon le ministère, près de 800 jeunes sont concernés par les départs en Syrie. Ce chiffre englobe ceux qui sont déjà partis sur le théâtre des opérations (environ 300), ceux en transit (un peu plus de 300) et ceux dont les services de renseignement ont la conviction qu'ils projettent d'y aller. Les responsables de l'antiterrorisme s'inquiètent des risques d'attentats au retour en Europe des plus radicalisés d'entre eux.
Voir ici le reportage de Stéphanie Bousquet et Jean Pierre Jauze