Toulouse a été en 10 jours le cadre de 3 grandes manifestations qui ont fait des dégâts et ont conduit certains commerçants du centre-ville à baisser le rideau pendant plusieurs heures. Certains demandent le remboursement des pertes occasionnées.
C'est un calendrier exceptionnel pour la ville de Toulouse pourtant historiquement habituée à accueillir les grands moments de contestations. En moins de 10 jours, la ville a été le théâtre de trois manifestations au cours desquelles des dégradations ont été commises et qui ont empêché certains commerçants de travailler. C'est le ras-le-bol.
Samedi 1er novembre, certes jour férié, c'est la première grande manifestation non-autorisée contre le barrage de Sivens et en hommage à Rémi Fraisse qui a dégénéré : des vitrines ont été brisées et des échauffourées entre casseurs et policiers ont duré jusqu'à 22 heures le samedi soir.
Quatre jours plus tard, le mercredi 5 novembre, ce sont les agriculteurs qui ont investi la ville avec 400 tracteurs, bloquant la circulation une partie de la journée et déversant des tonnes de fumiers et de purin dans les rues et jusque sur les façades de certains bâtiments ou des stations de métro.
Enfin, samedi dernier, le 8 novembre, malgré l'interdiction préfectorale, une nouvelle manifestation anti-Sivens a de nouveau donné lieu à des incidents entres des groupes de manifestants et les forces de l'ordre.
Le cabinet du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, nous avait déjà assuré, au lendemain de la manifestation des agriculteurs, que la facture des dégâts et du nettoyage serait transmise à la préfecture. Position étayée dans un communiqué, publié samedi, au soir de la seconde manif anti-Sivens : "De nombreuses dégradations ont été constatées dans la ville, écrit la mairie, engageant des réparations à hauteur de dizaines de milliers d'euros. Les modalités de prise en charge de ces dégâts font l'objet d'inquiétudes légitimes de la part des Toulousains, notamment les commerçants. Les services de la Ville examineront au cas par cas avec ceux de la préfecture, la question du remboursement de ces préjudices matériels pour déterminer ce qui sera pris en charge par l'Etat. Cet examen se fera sans distinction aucune entre les différentes manifestations en question".
De leur côté, certains commerçants qui ont subi des dégâts ou qui n'ont pas pu travailler convenablement durant ces trois journées, indiquent vouloir se retourner vers l'Etat pour compenser le manque à gagner et ne cachent pas leur ras-le-bol de ces manifs à répétitions.
Une chose est sûre : qu'ils soient agriculteurs ou manifestants anti-Sivens, ceux qui ont commis ces dégradations, ne paieront pas la facture. C'est le contribuable qui va s'en charger.
EN VIDEO / le reportage de Mathieu Jarry et Eric Foissac