Hervé Gourdel, l'otage français assassiné en Algérie, avait un accompagnateur lillois lors de son enlèvement

Hervé Gourdel, l'otage français assassiné par des islamistes mercredi en Algérie, était accompagné, lors de son enlèvement, par cinq alpinistes, dont un franco-algérien originaire de Lille-Fives, Karim Oukara. Libérés par les ravisseurs, ces derniers ont été placés en détention.  

Il s'appelle Karim Oukara​. La presse algérienne le présente comme un homme âgé de 43 ans, marié et père de deux enfants. Il habite à Lille, dans le quartier de Fives. Il est surtout membre du Club d'Escalade "Sac à Pof", à Mons-en-Baroeul, où il est décrit comme "un bénévole très impliqué". Le 21 septembre dernier, ce passionné d'escalade franco-algérien accompagnait Hervé Gourdel sur le col de Tizi N'Koulal​, dans le massif du Djurdjura, en Algérie, avec a priori quatre autres alpinistes algériens, lorsqu'ils ont été enlevés par le groupe jihadiste Jund Al-Khilafa ("les soldats du califat"). Seul Hervé Gourdel a été exécuté. Karim Oukara et ses quatre autres compagnons ont été relâchés. Ce sont eux qui ont donné l'alerte auprès de l'armée.

"Une source interrogée par notre correspondant à Bouira précise que les cinq accompagnateurs du Français ont été séquestrés dans la forêt avoisinant Aït Ouabane, durant toute la nuit de dimanche à lundi, avec Hervé Gourdel, avant d’être libérés dans la matinée", raconte le journal algérien La Liberté. “Ils sont arrivés à Tikjda vers 16h30, hier (lundi, ndlr) après une marche à pied de plusieurs heures et se sont directement dirigés vers la caserne militaire.
Selon la Liberté, Karim Oukara, qui aurait des attaches dans le village de Bechloul, "connaissait depuis plusieurs années Hervé Gourdel" (ils étaient amis sur Facebook). Selon le site arabophone al-Ahdat - qui cite des responsables sécuritaires - c'est même lui qui l'aurait invité à venir en Algérie et qui aurait fourni l'attestation de résidence nécessaire pour l'obtention du visa. Karim Oukara connaissait bien en tout cas ces montagnes algériennes, où il était parti "ouvrir des voies" ces deux derniers mois, selon un membre du club d'escalade "Sac à Pof"."Il se déplace souvent en Algérie pour y rester entre deux à six mois par ans. Ses séjours étaient consacrés à l’alpinisme, et surtout à Tikjda. D’ailleurs il y était en mars 2013", confirme La Liberté.

Placé en détention pour les besoins de l'enquête

Karim Oukara et les autres accompagnateurs sont toujours en détention à l'heure actuelle. Aucune charge n'a été encore retenue contre ces amateurs de sports de montagne. En Algérie, la garde à vue peut aller jusqu'à 12 jours en matière de faits liés au terrorisme. Selon La Liberté, "les domiciles de leurs familles ont été perquisitionnés, dès mardi passé, par les éléments de la gendarmerie nationale". Les enquêteurs cherchent à comprendre comment les cinq hommes avaient rencontré l'otage décapité et dans quelles circonstances l'ont-ils conduit à effectuer une randonnée dans une zone réputée pour abriter des groupes armés islamistes. "Ce sont des amateurs de trecking et de ski qui connaissent très bien la zone et qui servent de guides aux randonneurs", a expliqué à l'Agence France Presse (AFP) un employé du parc national du Djurdjura, en excluant une possible relation entre eux et le groupe Jund al-Khilafa qui a revendiqué l'enlèvement et l'exécution de l'otage.
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Sanctuaire des terroristes dans les années 90, le parc national du Djurdjura avait commencé à retrouver sa vocation de haut lieu touristique depuis quelques années, avec la réouverture à Tikjda d'un hôtel et de chalets incendiés par les islamistes, la réhabilitation d'une station de ski et la reprise des randonnées. "Il n'y a pas eu d'acte terroriste depuis 2008" à Tikjda, selon le témoin interrogé par l'AFP. L'armée algérienne a mené jeudi une vaste opération pour retrouver le corps de l'otage français et "neutraliser" le groupe lié à l'organisation Etat Islamique (EI) qui a revendiqué son assassinat. Un total de près de 3.000 militaires participaient à cette opération, a indiqué une seconde source à l'AFP.
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