Aurélie Grenon, troisième des quatre condamnés d'Outreau appelés à témoigner au procès de Daniel Legrand, l'a disculpé à son tour mercredi, après Myriam Badaoui dans la matinée et Thierry Delay la veille.
"Je l'ai accusé à tort, il avait rien à voir dans l'histoire", a déclaré Mme Grenon, 34 ans, à la barre de la cour d'assises pour mineurs d'Ille-et-Vilaine en début d'après-midi.Pendant l'instruction de l'affaire en 2001 et 2002, cette mince jeune femme, alors âgée d'une vingtaine d'années, avait accusé plusieurs personnes, outre ses voisins Myriam Badaoui et Thierry Delay, ainsi que son compagnon David Delplanque, tous condamnés avec elle, d'avoir participé à des viols d'enfants.
Parmi ces personnes mises en cause par la jeune femme figuraient Daniel Legrand, ainsi que son père homonyme. Puis Aurélie Grenon, comme Myriam Badaoui, avait indiqué avoir menti au cours du procès de Saint-Omer en 2004, ainsi que lors de l'appel à Paris en 2005. Au final, 13 des 17 accusés mis en cause furent acquittés.
Mme Grenon a été condamnée à quatre ans de réclusion pour ces viols en 2004. Elle n'a pas fait appel. "J'ai menti, et plus j'avançais, je mentais, moins j'arrivais à sortir de ce cercle", a expliqué Mme Grenon, longuement interrogée sur ses accusations à l'encontre de M. Legrand et d'autres acquittés pendant l'instruction. "On a dû me dire: est-ce que vous reconnaissez M. Untel ou Untel?" "J'ai répété ce que j'entendais... Je reprenais ce qui était dit avant, après", a ajouté cette jeune femme presque du même âge que Daniel Legrand, 33 ans. "Si on suivait pas ce que Mme Badaoui disait, ça n'allait pas", a-t-elle ajouté.
On a dû me dire : est-ce que vous reconnaissez M. Untel ou Untel? [...] J'ai répété ce que j'entendais... Je reprenais ce qui était dit avant, après [...] Si on suivait pas ce que Mme Badaoui disait, ça n'allait pas.
Dans la matinée, Myriam Badaoui, condamnée à 15 ans de réclusion pour le viols de ses enfants, avait elle aussi disculpé M. Legrand. La veille, Thierry Delay, son ex-mari, condamné à 20 ans de réclusion, avait lui aussi disculpé Daniel Legrand. Depuis le début du procès, deux des fils Delay, Chérif, 25 ans, et Jonathan, 21 ans, affirment pour leur part que M. Legrand "était là".
Le quatrième condamné de l'affaire Outreau, David Delplanque, devait lui aussi être entendu mercredi après-midi.