Xavier Bertrand (Les Républicains) tenait jeudi sa première réunion publique dans la campagne des élections régionales en Nord/Pas-de-Calais/Picardie à Bousbecque (Nord), lancement officiel d'une bataille pour laquelle il s'annonce lui-même "challenger".
"J'ai bien conscience aujourd'hui d'être challenger, que la campagne sera très difficile, que le résultat final sera certainement très serré, et qu'il peut se
jouer à quelques milliers de voix", a déclaré aux journalistes un Xavier Bertrand décontracté, sans cravate, en préambule de son meeting. "C'est une position qui me convient assez", a-t-il souri, ajoutant qu'il allait "falloir se mettre au travail".
"Si le Parti socialiste croyait réellement en ses chances, Martine Aubry aurait été candidate"
Au vu des résultats des élections européennes, puis départementales, le Front national est favori dans la nouvelle grande région nordiste, a-t-il reconnu, "quel que soit son candidat", même si l'arrivée de Marine Le Pen dans la bataille ne fait aucun doute selon lui. A gauche, "si le Parti socialiste croyait réellement en ses chances, Martine Aubry aurait été candidate", a-t-il dit, les deux régions actuelles ayant une présidence socialiste sortante.Pour cette longue campagne jusqu'aux élections en décembre, Xavier Bertrand a décidé de placer le travail comme priorité unique. "Cette région, qui a souffert plus que d'autres, ne s'en sortira que par le travail", a-t-il expliqué. "Je ne chercherai pas à plaire à tout le monde (...) Je fais le choix de penser
à ceux qui travaillent ou qui ont travaillé. Je fais le choix d'aider ceux qui donnent du travail (...) ceux qui cherchent du travail. Et à ceux, même s'ils ne
sont pas si nombreux qu'on le pense, qui pensent qu'on peut s'en sortir sans travailler alors qu'ils pourraient travailler, je dis clairement: ne votez pas pour moi", a-t-il poursuivi.
Environ un millier de personnes se sont pressées à la réunion publique, à Bousbecque, petite ville rurale de l'agglomération lilloise accolée à la frontière belge, soigneusement choisie par le Picard Xavier Bertrand et son équipe de campagne dirigée par le député-maire de Tourcoing (Nord) Gérald Darmanin. "Ici, le taux de chômage est à 17%, de l'autre côté en Belgique il est à 4-5%", ne manque pas de faire remarquer l'élu nordiste, illustration concrète des errements du gouvernement actuel selon lui. En venant dans cette bourgade tranquille, Xavier Bertrand entendait affirmer sa
préférence pour des "communes à taille réelle", dans une future région où plus de la moitié des 6 millions d'habitants vivent dans des villes de moins de 10.000 habitants.
Sur scène, Xavier Bertrand a affiché la même décontraction, abandonnant le pupitre en fin de discours pour répondre aux questions du public. Il y a fait sa première annonce officielle, promettant une place en apprentissage à chaque jeune qui en ferait la demande. Il y a promis de s'atteler à mettre en place la vidéosurveillance dans l'ensemble des trains et gares de la région. Il y a vigoureusement critiqué le gouvernement et sa dernière réforme du prélèvement de l'impôt à la source.
"Mon ennemi c'est le déclin; il y a ceux qui ont provoqué le déclin, ce sont les dirigeants socialistes, et ceux qui l'utilisent ce sont les dirigeants du Front
national", a conclu M. Bertrand.