RC Lens : paiements différés jusqu'en 2052 pour le loyer du Stade Bollaert-Delelis ?

Après avoir bénéficié d'un premier différé en raison des travaux du Stade Bollaert-Delelis, le RC Lens souhaite rembourser les 650 000 euros de loyer qu'il doit à la ville de manière fragmentée jusqu'en... 2052. Le conseil municipal examinera mardi une proposition en ce sens.   

La délibération sera examinée mardi soir au conseil municipal de Lens. Elle porte le n°33 dans l'ordre du jour et concerne la validation d'un nouvel avenant au bail emphytéotique administratif (BEA) qui donne au Racing Club de Lens le plein usage du Stade Bollaert-Delelis​, propriété de la ville, jusqu'en 2052, moyennant une redevance annuelle de 438 353,82 euros HT (526 024,58 euros TTC). 

En raison des travaux de rénovation de l'enceinte pour l'Euro-2016 et de la délocalisation des matches du RCL au Stade de la Licorne d'Amiens et au Stade de France, les élus lensois avaient déjà adopté, le 18 décembre dernier, un premier avenant autorisant un différé de paiement de trois échéances d'un montant chacune de 219 176,91 euros HT (263 012,29 euros TTC). Ainsi, les versements initialement prévus le 30/09/2014, le 30/03/2015 et le 30/09/2015 devaient être payés respectivement le 30/03/2016, le 30/09/2016 et le 30/03/2017.

"Lissage" jusqu'en... 2052

Finalement, le RC Lens a fait savoir qu'il ne pourrait pas honorer cet échéancier. "La saison 2014-2015 n'a pas été simple pour le Club, qui, la saison prochaine, n'évoluera pas en Ligue 1, ce qui engendrera automatiquement une baisse de ses recettes, notamment ceux découlant des droits Télé​", explique le rapporteur, Thierry Daubresse, adjoint aux finances, dans le document transmis aux élus lensois. "Cependant, le Club tient à respecter ses engagements dans la durée et, à ce titre, plutôt qu'un différé de paiement de la redevance due sur 18 mois, sollicite un lissage jusque la fin du BEA, en 2052, soit une durée de 36 ans et 6 mois."        

Si le conseil municipal de Lens se prononce favorablement mardi, le Racing pourra donc verser les 657 530,73 euros HT (789 036,87 euros TTC) qu'il doit à la ville en 73 échéances de 11 914,36 euros chacune (à raison de deux par an). Le premier paiement se fera le 31 mars 2016 et viendra s'ajouter au loyer normalement prévu (219 176,91 euros HT). Le dernier paiement, lui, ne sera encaissé que le 31 mars... 2052. A l'évidence, cela constituera sur le court terme un manque à gagner pour la ville, bien que le montant du par les Sang et Or ne représente que 0.9% du budget communal.

L'opposition municipale s'interroge  

Alors que l'avenir à très court terme du RC Lens semble des plus incertains, ce lissage des paiements jusqu'en 2052 fait grincer des dents du côté de l'opposition lensoise. "Ma position est partagée", nous a confié Arnaud Sanchez, conseiller municipal du groupe "Tous pour Lens", qui s'était abstenu en décembre sur le premier avenant. "L'inoccupation du Stade Bollaert pendant les travaux est de la responsabilité du maire actuel (le socialiste Sylvain Robert NDR) et surtout de son prédécesseur (le député PS Guy Delcourt NDR) qui a longtemps gardé le permis de construire sur son bureau. Il n'a pas été possible de faire les travaux de façon segmentée, tribune par tribune. Là, on se retrouve devant quelque chose de très particulier. Imaginons que la SASP ​(Société anonyme sportive professionnelle NDR) Racing Club de Lens se retrouve en liquidation, il n'y aura plus de bail exclusif et on se retrouvera avec des arriérés et donc une perte sèche pour la ville​". Son groupe devrait arrêter une position commune ce lundi soir sur cette délibération.

Contactée vendredi, la mairie de Lens ne souhaite pas communiquer sur le sujet avant le conseil municipal de mardi.  
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