Les couleurs du drapeau français ont recouvert nos murs facebook, les hommages aux victimes et parfois les rebords de fenêtres. Dans une entreprise de la région leader du secteur, les ventes ont flambé. En France et à l'étranger, on se rapproprie ce symbole national, malgré quelques polémiques.
Les couleurs nationales, symbole d'unité et de réconfort avaient recouvert dimanche les habitants de Carvin, venus rendre hommage aux victimes des attentats de Paris. Chacun à sa façon arbore volontiers le drapeau tricolore, pour « montrer que la France est unie », explique une jeune femme participant au rassemblement.Une réappropriation de nos couleurs souvent réservées, il faut bien le dire aux élus ou aux anciens combattants. Conséquence des attentats, les commandes de drapeau ont été multipliées par deux dans l’entreprise Doublet, installée près de Lille, leader européen du secteur. Les établissements scolaires mais aussi les particuliers sont très demandeurs : « On a l’impression qu’il y a une espèce de concrétisation autour de cet objet drapeau pour pouvoir dire je suis français, je défends la France et vous ne passerez pas », estime son directeur, Luc Doublet.
Sur les réseaux sociaux, le drapeau tricolore est partout.
Son utilisation provoque parfois des polémiques. Sur le site Rue 89, le Romain Ligneul, neuroscientifique, estimait : "Bien qu’une majorité d’internautes adhère sans doute [au soutien à Paris et aux parisiens qu’il représente ], on ne peut ignorer qu’une fraction de la population attribue à ce même symbole une connotation guerrière ou un message politique particulier." D’autres critiquaient des entreprises comme Apple, Google et Facebook, qui arboraient sur leur site le drapeau français… tout en payant un minimum d’impôts en France. Ceux-là qu’avec le manque à gagner des taxes payés à l'étranger, la France pourrait davantage investir dans la police, l’armée, l’éducation ou les secours.
Intervenants : Maurice Guivy (Ancien combattant), Philippe Kemel (Maire de Carvin), Luc Doublet (PDG entreprise Doublet)
Mais selon un sondage paru ce dimanche, 61 % des Français disent accepter l'idée d'en installer sur les façades des maisons. Mais à Lille aujourd'hui, à quelques rares exceptions près, quasiment aucune fenêtre pavoisée. Les Français ne semblent pas prêts à franchir le pas.