Calais : 2000 manifestants pour la défense du port et de la ville

Le rassemblement organisé ce dimanche par des commerçants et des professionnels du port a réuni quelques 2000 personnes dans le centre ville de Calais. Se voulant apolitique et sans idéologie, il entendait dénoncer la pression migratoire et ses conséquences pour l'économie de la cité portuaire.

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Le rendez-vous donné à 14h sur la place d'Armes de Calais a été entendu par 2000 Calaisiens selon la préfecture, 2500 selon les organisateurs. Plusieurs instances avaient appelé à manifester : le collectif des entreprises et commerçants du Calaisis, Agir ensemble pour sauver le port de Calais, la Fédération maritime et les fédérations nationales CGT Dockers et Port de Calais, mais aussi le syndicat de police Alliance.
De nombreux citoyens ont répondu présents, pour certains en famille. Beaucoup arboraient de petites pancartes "j'aime Calais", et entendaient faire part de leur ras-le-bol, face à une situation migratoire lourde à porter pour une ville de 70 000 habitants, durement frappée par la crise et le chômage.

En passant devant l'important cordon de CRS déployé pour assurer la sécurité, les manifestants ont applaudi ces forces de l'ordre, en saluant leur courage dans la gestion quotidienne des migrants. Ils sont actuellement 4000 à survivre dans le bidonville de la jungle, à 7 km du centre de la ville.

Eviter tout dérapage 

Les élus étaient invités à venir sans écharpe, en simple citoyens. Natacha Bouchart, la maire de la ville, qui s'est exprimée ce dimanche matin lors d'une conférence de presse a pris place dans le le cortège, avec quelques uns de ses adjoints.

Pour éviter tout dérapage, consigne était donnée de venir sans slogan et sans banderoles. Un message adressé notamment aux mouvements considérés proches de l’extrême-droite comme Les Calaisiens en colère.
Le rassemblement se voulait exemplaire, au lendemain d'une manifestation de soutien aux migrants qui s'est terminée par l'intrusion de plusieurs dizaines d'exilés dans le port et le tag de la statue de De Gaulle par des militants anarchistes.

Un défilé dans le calme et sans slogan

Après des prises de parole place d'Armes, le cortège a donc défilé pendant près de deux heures, dans le calme et en silence - aucun slogan n'a été crié - dans le centre-ville.
Des applaudissements depuis les fenêtres des immeubles avoisinants ont rythmé le défilé.
En tête de la manifestation avait été déployée une grande bannière "Mon port est beau, ma ville est belle - soutenir notre ville, notre port, nos commerces et nos emplois" sans slogan donc, ni signe politique distinctif.


Demande d'un moratoire fiscal pour les commerçants du Calaisis

Le collectif des entreprises et commerçants du Calaisis, qui regroupe une centaine d'acteurs économiques locaux (commerçants, restaurateurs, débitants de tabac, routiers...), a réitéré sa demande formulée mi-décembre d'un moratoire sur les taxes des commerçants du Calaisis en raison d'"une forte baisse de l'activité", due selon lui à la crise migratoire.
"Un moratoire fiscal pour les entreprises du Calaisis permettrait de maintenir les emplois et compenser les baisses de chiffres d'affaires. Dans la restauration par exemple, la baisse en un an est de 30 à 40%", a estimé son président, Frédéric van Gansbeke.

Faisant référence aux événements de la veille, Natacha Bouchart, qui s'était jusqu'ici tenue à l'écart de toute manifestation de rue, a pour sa part estimé que "dans le Calaisis, l'état d'urgence n'existe pas", déclarant que "ce qu'il s'est passé hier (samedi) est un échec du gouvernement".
Elle a ensuite demandé "solennellement au président Hollande de venir sur place à Calais pour régler les problèmes liés au camp" situé autour du centre Jules Ferry.
Le nouveau président de la région Nord-pas-de-Calais-Picardie a également demandé la tenue d'une réunion d'urgence. Xavier Bertrand (LR) dit s'être entretenu par téléphone dans la matinée avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, et va se rendre à Calais  "cette semaine".
Pour sa part, Mme Bouchart sera reçue le 3 février à Paris par Bernard Cazeneuve, accompagné de la garde des Sceaux Christiane Taubira.

 

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