L'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand (Les Républicains) menace le Premier ministre britannique David Cameron dans une interview au Journal du dimanche de "laisser partir les migrants" en Angleterre.
Xavier Bertrand, député de l'Aisne et candidat à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, accuse David Cameron de ne pas avoir "pris la mesure de l'ampleur et de la gravité du problème" des migrants à Calais. "Les dernières mesures qu'il a annoncées sont décalées et dérisoires. S'il continue à ne rien proposer d'autre, laissons partir les migrants et que Monsieur Cameron gère sa politique à sa façon, mais sur son île", estime-t-il. "Ce n'est pas une question d'argent. Ce ne sont pas quelques millions de plus qui vont régler le problème", ajoute-t-il.
"Les solutions gentillettes et les demi-mesures ne régleront plus rien"
"Nous ne demandons pas l'aumône. Nous demandons le règlement du problème. Il faut bien comprendre que les solutions gentillettes, les demi-mesures ne régleront plus rien. Il faut prendre ce dossier à bras-le-corps", s'agace le député. Disant "faire (s)ien" "le ras-le-bol de la population et de Natacha Bouchart, la maire de Calais, que ceux qui ne vivent pas dans la Région ont peut-être du mal à mesurer", le député de l'Aisne rappelle que "géographiquement, la frontière anglaise se situe à Douvres"."Il faut que les Anglais bougent ou il faudra bouger la frontière"
"Nous avons été bien bons, lors de la signature des accords franco-britanniques du Touquet en 2003, d'accepter que la frontière soit à Calais, avec seulement une micro-aide britannique", estime Xavier Bertrand. "Si les Anglais ne veulent rien entendre, rien comprendre, s'ils ne veulent pas prendre leur part au règlement de ce dossier, les accords du Touquet doivent être revus", selon lui."Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu'en Angleterre, même si, en théorie, il faut certains papiers, la réalité est qu'il est possible d'y travailler sans papiers, et que beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher", explique le député Les Républicains. "Messieurs les Anglais, cessez votre dumping social et mettez de l'ordre dans votre réglementation du travail illégal ! Il faut absolument que les Anglais bougent. Ou alors il faudra bouger la frontière", dit-il.