Jean-Luc Degaigne, l'agriculteur de 62 ans, qui semble s'être donné la mort vendredi à Glageon (Nord, après avoir vraisemblablement abattu son jeune fils de 12 ans, était "dépressif depuis plusieurs années avec phase d'hospitalisation", selon le parquet de Valenciennes.
Bien qu'aucune piste ne soit officiellement écartée, le parquet de Valenciennes en charge de l'enquête confirme ce samedi que la piste de l'infanticide et du suicide reste privilégiée après la découverte vendredi à Glageon (Nord) des corps sans vie de Jean-Luc-Degaigne, un agriculteur de 62 ans, et de son fils Laurent, âgé de 12 ans. Un fusil de chasse avait été retrouvé sur les lieux du drame.
"Les auditions du voisinage ainsi que celles du cercle familial se poursuivent afin de mieux cerner la personnalité de Jean Luc Degaigne et le contexte familial dans lequel ce drame s'est produit", explique Christophe Delattre, le vice-procureur de Valenciennes. "Jean-Luc Degaigne était dépressif depuis plusieurs années avec phase d'hospitalisation". Il était notamment suivi au Centre Médico-Psychologique de Fourmies, un suivi qu'il ne respectait pas toujours. "Au surplus, il était en très grande précarité financière", ajoute le magistrat. "Il a été placé en redressement judiciaire le 14 avril 2015 sur assignation de la MSA du Nord pas de Calais. Le mandataire judiciaire a sollicité la liquidation judiciaire, laquelle est intervenue le 7 juillet 2015. La liquidation judiciaire était motivée notamment par l'état de santé précaire de l'intéressé empêchant toute collaboration avec le mandataire et de son état dépressif rendant son redressement manifestement impossible."
"C'était un solitaire, il ne parlait pas beaucoup"
Eleveur de vaches laitières, Jean-Luc Degaigne approchait de la retraite. "C'était un solitaire, il ne parlait pas beaucoup, nous on croyait même qu'il était en retraite", nous a confié un de ses voisins du hameau de Couplevoie. "On ne le voyait jamais, il ne parlait à personne,il était toujours enfermé dans sa ferme", confirme un autre. La famille Degaigne est installée depuis des générations sur la commune. "Ça va laisser une trace chez nous", estime Bernard Chauderlot, le maire LR de Glageon. "On est un village calme, rural, avec des soucis aussi, mais ça dépasse l'entendement..." .Selon le parquet, Jean-Luc Degaigne vivait séparé de la mère de ses 7 enfants depuis plusieurs années. C'est l'un de ses autres fils, âgé de 18 ans, qui a fait la macabre découverte vendredi. "Il a été particulièrement choqué", explique Christophe Delattre. "Il a ensuite été admis au centre hospitalier en état de choc. Il y a passé la nuit. Il sera entendu dès sa sortie par le service d'enquête." Les corps des deux victimes ont été trasportées à l'institut médico-légal de Lille ou une autopsie est prévue ce lundi.