L'évacuation des migrants installés dans la zone sud de la "jungle" à Calais se fera "de manière progressive, par la persuasion et dans le respect de la dignité des personnes", a assuré lundi au Mans le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
La préfecture du Pas-de-Calais a pris vendredi dernier un arrêté ordonnant aux occupants (entre 800 et 1.000 selon les autorités, 3.450 pour des associations) de la zone sud du camp dit de la Lande de quitter les lieux d'ici mardi 20H00.
"J'ai demandé à la préfète du Pas-de-Calais de procéder ndès cette semaine à la mise à l'abri de tous les migrants vivant encore dans la zone sud de la Lande, bien entendu en procédant de façon progressive et en privilégiant à chaque instant le dialogue, la persuasion et l'information des migrants", a déclaré le ministre, qui venait de visiter au Mans un centre d'accueil et d'hébergement de migrants.
"La mise à l'abri des migrants de la zone sud du campement est une étape humanitaire."
"Cette opération se fera dans le respect des personnes, en tenant compte de chaque situation individuelle", a insisté M. Cazeneuve. "A terme, la zone sud de la Lande, qui n'est que boue et désespérance, aura ainsi disparu", s'est félicité le ministre de l'Intérieur."La mise à l'abri des migrants de la zone sud du campement est une étape humanitaire. Elle n'est rien d'autre, et quiconque est préoccupé de la dignité des migrants devrait nous aider à promouvoir des solutions dignes plutôt que d'encourager les migrants à demeurer captifs de leur malheur dans l'indignité, le froid et la boue", a-t-il insisté.
Dans une tribune parue lundi dans Le Monde, quelque 260 organisations et personnalités, dont l'humoriste Guy Bedos et la créatrice Agnès B., ont demandé l'annulation de l'arrêté d'expulsion.