Poperinge, en Flandre belge, capitale du houblon, servit de base arrière à l'armée britannique pendant la Grande Guerre. " Pop " pour les Tommies est une ville de permission, lieu de divertissement où ils viennent oublier les horreurs du front, mais aussi lieu de jugement, parfois expéditif.
Poperinge est située dans la portion de Belgique restée libre, à l'arrière du front. 250 000 soldats y transitaient chaque mois. La petite ville offre un calme relatif qui permet aux conseils de guerre de se réunir et d'appliquer des jugements. Des jugements qui se veulent exemplaires à l'encontre de soldats soupçonnés de désertion.
En réalité, ces hommes souffraient de « Shell Schock », choc des obus en anglais. On parlerait aujourd'hui de syndrome post-traumatique. Déboussolés voire devenus fous, ils étaient incapables d'exécuter les ordres ou prenaient la fuite.
A Poperinge, pendant le conflit, 15 soldats britanniques et 2 soldats canadiens ont été condamnés à mort. C'est dans l'une de ces cellules transformées à partir de 1916 en cellule de condamné qu'ils passeront leur dernière nuit avant leur exécution à l'aube. En anglais, "shot at dawn ".
Ces noms gravés et ces inscriptions témoignent de leur passage ici. C'est entre ces quatre murs que les fusillés pour l'exemple attendront la mort.
Pendant la Grande Guerre, l'armée britannique a ainsi exécuté 346 de ses soldats, la plupart pour désertion. Ce poteau d'exécution commémore le sort de ces fusillés pour l'exemple. Il faudra attendre presque un siècle plus tard, 2006, pour que le ministère britannique de la défense reconnaisse que le soldat exécuté était :
une des nombreuses victimes de la guerre
et que l'exécution n'était pas le sort qu'il méritait.