Jean-René Lecerf, président du département du Nord, va quitter Les Républicains l'an prochain, car il est en désaccord avec la ligne du parti, notamment sur le "ni-ni" face au FN, a-t-il annoncé mercredi.
"C'est Chevènement qui disait "quand on est ministre on ferme sa gueule ou on s'en va". Moi, je ne suis pas ministre mais président du conseil départemental et je suis incapable de fermer ma gueule. Donc je pense que le mieux effectivement, c'est que je prenne du recul. Je ne renouvellerai pas mon adhésion aux Républicains l'an prochain", a-t-il affirmé au micro de France Bleu Nord. Relevant que le "dernier vote lors des régionales exige une clarification importante", il a rappelé être "en désaccord depuis très longtemps avec la ligne du "ni ni"" consistant à refuser de choisir entre le PS et le Front national là où la droite n'est pas en position de gagner dans les urnes.
"Ce qui s'est passé avec Nathalie Kosciusko-Morizet (évincée de la direction des Républicains mardi) ne fait que m'enraciner encore plus dans cette décision", a ajouté l'élu local de droite, auparavant membre du RPR puis de l'UMP. M. Lecerf, qui dirige le département le plus peuplé de France (2,6 millions d'habitants), s'est cependant abstenu de tenir pour responsable de la crise interne chez LR le président du parti Nicolas Sarkozy mais a estimé que le problème relevait de "la gouvernance".
"Un rassemblement c'est un lieu où chacun peut s'exprimer"
"Je suis toujours partisan de l'idée d'un rassemblement (comme le fut le RPR). Un rassemblement c'est un lieu où chacun peut s'exprimer et si vous avez des gens qui n'ont pas la même idée, ce n'est pas une raison pour les dégager comme ce qu'il s'est passé pour NKM hier", a-t-il précisé. Selon lui, "les politiques, les syndicats, la presse peut-être, un certain nombre d'associations" doivent se remettre en cause après le résultat des régionales lors desquelles le Front national a obtenu un record historique de plus de 6,8 millions de voix. "Sinon, comme le disait Xavier Bertrand, cette victoire des républicains, au sens large du terme - là aussi, comment a-t-on pu donner ce nom à une formation politique? Cela me dépasse un peu - sera la dernière", a averti M. Lecerf.