Les No Border : un réseau altermondialiste qui réclame la liberté de circulation

Les No Border constituent une mouvance, plus ou moins clandestine, de militants altermondialistes, née au début des années 2000 et actuellement très présente à Calais, qui réclame la liberté de circulation des citoyens et des migrants.

Farouchement opposés aux politiques de contrôle de l'immigration, les No Border apportent soutien logistique et juridique aux migrants "dans leur volonté de passage", selon l'expression employée par l'un d'eux. Au nom du même principe de liberté de circulation, ils prônent l'arrêt des expulsions,
la régularisation des étrangers en situation irrégulière et la fermeture des centres de rétention.

Sans hiérarchie apparente, sans porte-parole déclaré, fuyant les médias, les No Border constitue un réseau difficile à cerner et d'abord à comptabiliser.


Historique 

Selon le Gisti, association française de défense des droits des étrangers, le mouvement a commencé avec des "no border camps", notamment en 2000 à Ustrzyki Dolne en Pologne à quelques kilomètres de l'Ukraine, en 2002 à Strasbourg, en 2003 à Frassanito (Pouilles) et en 2008 à Patras (Grèce).

Après un grand rassemblement organisé en 2007 près de l'aéroport de Gatwick (sud de l'Angleterre) où les autorités installaient un nouveau centre de rétention, les activistes -environ un millier venu de toute l'Europe- ont implanté un camp, en juin 2009, à Calais où se regroupent plusieurs milliers
de migrants désireux d'entrer en Grande-Bretagne et ont décidé de le pérenniser.


Sur le terrain

Sur le terrain, les activistes viennent souvent pour une période limitée de temps et ont ainsi une disponibilité et une réactivité presque permanentes, note le Gisti. Ils cohabitent avec les migrants notamment dans la jungle et dans les squats, ce qui leur confère un poids énorme auprès d'eux.

Selon des journalistes de l'AFP sur place à Calais, ils ne seraient guère plus d'une cinquantaine. Ceux qui les côtoient décrivent un mouvement plutôt hétéroclite : certains évoquent des jeunes marginaux, d'autres de jeunes universitaires très politisés, venant de milieux aisés et de divers pays européens (notamment Italie). Tous prônent un engagement radical pour alerter l'opinion. L'une de leur manière d'agir a été de mettre en place un système de "copwatch", une surveillance de l'activité policière à l'égard des migrants.

En 2011, des vidéos qu'ils avaient réalisées montrant des violences policières avaient conduit le Défenseur des Droits, à l'époque Dominique Baudis, à se saisir du dossier. Dans son rapport,en octobre 2012, il avait dénoncé des "comportements individuels" consistant à provoquer ou humilier les migrants.
Pour échapper au contrôle des forces de l'ordre, ils circulent sans papier et refusent les tests ADN pour échapper à toute identification.

Les témoins sur place évoquent des formes d'actions proches de celles mises en place par les militants altermondialistes à Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens, mais récusent la comparaison avec celles des Black Blocks, ultra-violents. Quant aux pouvoirs publics, ils reprochent aux No Border de "pousser" les migrants à la violence.
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