Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a estimé jeudi à Vitry-le-François (Marne) que "la véritable solution humanitaire pour la "jungle" de Calais" consistait à répartir dans les régions de "petits groupes de réfugiés" pour leur garantir "une prise en charge efficace".
"Calais concentre toutes les difficultés. La vraie solution humanitaire est d'offrir à de petits groupes un accueil sur le territoire national dans des villes qui ont des capacités de logements", a expliqué le ministre, après la visite d'un centre qui héberge depuis une semaine vingt Soudanais du Darfour venus de Calais. Le ministre, qui a été accueilli par des remerciements et un bouquet de fleurs, a demandé aux migrants d'"expliquer à ceux qui sont restés à Calais comment cela se passe ici, car il y a beaucoup de désinformation dans la "jungle"". "On ne peut plus passer en Angleterre. Plutôt que de verser des milliers d'euros à des passeurs cyniques qui prélèvent de l'argent sur la misère, essayons d'organiser une vraie solution humanitaire", a dit le ministre lors d'un point de presse.
"On peut faire les choses de manière efficace"
Selon lui, sur les 6000 migrants présents à Calais, près de 800 ont déjà été répartis depuis une semaine dans des foyers dans les régions, avec un "haut niveau de prise en charge humanitaire". "Il faut réussir l'intégration de ceux qui relèvent du statut de réfugié en France", a-t-il plaidé, évoquant "un message de fraternité à hauteur de ce qu'est la France". "Nous apportons à ceux qui jouent sur les haines la démonstration qu'on peut faire les choses de manière efficace", a-t-il ajouté. Depuis le 30 octobre, la commune de Vitry-le-François accueille vingt réfugiés du Darfour en provenance de Calais. Ils sont logés provisoirement dans un foyer du centre-ville, avant d'être dirigés vers un centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA).Cet accueil fait "honneur à la République et à ce gouvernement qui a décidé, enfin, de prendre la situation de la "jungle" de Calais à bras-le-corps, de résorber ces camps qui sont de véritables bidonvilles", a déclaré Jean-Pierre Bouquet, maire PS de la ville, dans un communiqué. "On songe en les voyant à nos parents qui erraient sur les routes de l'exode en 1940. Et aussi aux enfants de Vitry-le-François qui avaient trouvé refuge à Toulouse après le bombardement de notre cité", a-t-il ajouté.