Le corps de Georget Jouretz est bien celui retrouvé dans les décombres de l'H2O, une boîte de nuit de Pecq, en Belgique, victime d'un incendie le 3 octobre. Mais les circonstances de la mort de ce Roubaisien de 31 ans restent encore floues. Plusieurs questions restent en suspens.
La justice belge l'a confirmé jeudi : le corps retrouvé mercredi dans les décombres de l'incendie survenu le samedi 3 octobre à l'H2O, un boîte de nuit de Pecq, est bien celui Georget Jouretz. Ce Roubaisien, âgé de 31 ans, était introuvable depuis cette nuit là et un avis de recherche avait été largement diffusé en Belgique. L'enquête sur son décès se poursuit de l'autre côté de la frontière, car de nombreuses questions restent encore en suspens.
Une mort accidentelle ?
C'est la piste privilégiée par la police belge. L'autopsie conduite mercredi soir permet d'exclure l'intervention d'un tiers selon le parquet de Tournai. La justice belge ne souhaite pas en revanche donner davantage d'informations, à ce stade, sur les causes précises du décès. Georget Jouretz a-t-il été brûlé ? Est-il mort asphyxié par la fumée ? A-t-il été assommé par des débris tombé du plafond ? A ces questions, le parquet de Tournai oppose pour le moment "le secret de l'instruction".Pourquoi le corps n'a-t-il pas été immédiatement retrouvé ?
Vendredi dernier encore, le parquet de Tournai affirmait qu'aucun corps n'avait été retrouvé dans les décombres de l'incendie survenu à l'H2O le 3 octobre. L'avis de recherche diffusé par la police belge indiquait même que Georget Jouretz avait "quitté à pied la discothèque H2O" vers "5 heures du matin". Ce n'est que mercredi, onze jours après le sinistre, que des ouvriers d'une entreprise flamande, venus déblayer les lieux, ont fait la macabre découverte. "La police n'avait inspecté que le local technique d'où était parti l'incendie", explique Frédéric Bariseau, substitut du procureur. "Le corps a été retrouvé dans une autre pièce et était totalement recouvert par des débris tombés à la suite de l'incendie". Cette pièce est un local privé - situé au grenier de l'établissement - auquel n'accède normalement que le personnel. Selon le parquet, une nouvelle expertise doit être conduite dans ce local pour tenter de déterminer s'il existe un lien quelconque entre la présence de Georget Jourtez à cet endroit et l'incendie. Une première expertise avait conclu à l'origine accidentelle du sinistre, qui serait lié à un court-circuit électrique.
Que faisait Georget Jouretz dans ce local ?
C'est ce que cherchent encore à déterminer les enquêteurs. Selon le parquet, Georget Jouretz était un employé non déclaré de l'H2O, ce que l'avocat de l'établissement nie farouchement. "Il n'y aucun lien de travail, c'était un client comme un autre", assure Me Benoît Kesteloot. "Il travaillait au noir à l'H2O et connaissait les lieux", répète encore ce vendredi Frédéric Bariseau, le substitut du procureur. Selon la famille de la victime, Georget Jouretz a travaillé occasionnellement pour cette discothèque pendant plusieurs années, notamment au parking. Mais la nuit de sa disparition, il serait venu en tant que simple client, en compagnie de deux de ses frères et de leurs compagnes. Ces derniers étaient partis vers 4 heures du matin mais lui aurait voulu rester. "A 5h du matin, il était encore en compagnie de Reyla, la fille du patron, en train de discuter gentiment, au bar, il lui a dit qu'il recherchait du travail", nous avait expliqué vendredi dernier Jacqueline Wartel, la mère de Georget Jouretz. Une version que la fille des propriétaires de l'H2O nous avait confirmée ce même vendredi. Elle nous a dit l'avoir perdu de vue ensuite quand les 400 clients présents avaient dû être évacués à cause de l'incendie. "Est-ce qu’il travaillait cette nuit là ? Est-il venu donner un coup de main ? Est-ce qu’il a essayé d’aller éteindre l’incendie ? C'est ce que l'enquête essaie de déterminer", explique le substitut du procureur de Tournai."On ne va pas laisser tomber", nous a confié ce vendredi la mère de la victime. "Je dis haut et fort que mon fils et son frère Amaury ont travaillé pas déclarés - nous on appelle ça "au noir", de main en main - et ça depuis des mois, des week-ends et des années même."