Les jeux olympiques 2016 arrivent à grand pas. A cette occasion, la rédaction web de @F3nord vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Nicolas Maréchal, volleyeur d’Harnes, aussi espiègle que sérieux.
Amortie, block, passe, set, volleyer… Autant de mots appartenant au vocabulaire du volley qui se déclinent dans de nombreux autres sports. La discipline collective, reine du Brésil ou de la Pologne, reste peu réputée en France malgré sa centaine de milliers de licenciés. Pour la quatrième fois de son histoire, l’équipe de France masculine de volley va se mesurer aux joutes olympiques. Vainqueurs de la ligue mondiale et champions d’Europe l’an dernier, l’équipe de France et Nicolas Maréchal arrivent aux jeux avec beaucoup D’ambition. L’Harnésien, réceptionneur attaquant expérimenté des bleus, fait figure de tour de contrôle. Il confirme les attentes : « on va chercher une médaille. Nos derniers résultats nous prouvent que nous pouvons le faire. Le groupe est très excité, on a hâte. En ce qui me concerne, je réalise un rêve de gosse. Je ne suis pas sûr de rééditer cette performance dans quatre ans. Il faut remporter l’or pour faire parler du volley. »
La famille Maréchal et sa salle de volley
Nicolas Maréchal ne fait pas du volley par hasard. Son père et ses sœurs Émilie et Jennifer, qui comptent quelques sélections en équipe de France féminine, l’ont initié. « Je pratique le volley naturellement. Mon père garde la salle de volley d’Harnes après y avoir joué de longues années. Pendant toute mon enfance, je prenais cette salle pour une cour de récréation. J’avais les clés, j’y allais quand je voulais. Le fils de ma grande sœur y joue lui aussi. » Pour marquer le coup, la mairie de la ville a décidé de renommer la salle… Maréchal. « Je trouve ça incroyable et touchant. Peu de sportifs en activité disposent de salle à leur nom. Mes photos exposées dans la salle me font quelque chose. »
Balle de plus de 115 km/h
Du haut de son mètre 98, « Marech » capte et tente de renvoyer des balles surpuissantes. « Je suis réceptionneur attaquant. Je m’occupe de contrôler les services adverses et d’enchaîner. Je m’attache à garder ma stabilité dans les airs et mon efficacité sur mes retours et dans mes passes. La réception c’est le geste le plus difficile à maîtriser : on reçoit des services qui peuvent dépasser les 115 kilomètres heure et on doit poser le ballon dans une zone d’un peu plus d’un mètre carré. Les retours de service nous apportent des points importants et souvent décisifs. » Dans La Voix du Nord, Laurent Tillie, sélectionneur de l’équipe de France masculine, ne tarit pas d’éloges sur les qualités de Nicolas. « Très doué, il apporte une touche d’efficacité. La première fois que je l’ai vu jouer, en équipe de France juniors, il m’avait déjà conquis. Il est très technique avec beaucoup de sang-froid. C’est un joueur malin en attaque, avec des feintes, des roulettes, des attaques ligne ou en diagonale. »L’équipe de France, une bande de potes
Loin des projecteurs, Nicolas trouve dans cette équipe de France une famille solidaire et unie. « On a grandi ensemble et on se connaît très bien. On s’est promis d’aller à Rio, on en a chié de temps en temps, mais on ne s’est pas dispersé et on a gardé notre concentration. » Il prend beaucoup de plaisir à jouer dans cette équipe turbulente et s’éclate : « On est vraiment une bande de potes, on a créé des relations solides et les éventuelles tensions se règles rapidement. On cherche toujours à s’amuser sur le terrain, on en rigole après de grosses actions en faisant des petits pas de danse. C’est notre marque de fabrique, nos adversaires nous connaissent et savent qu’on ne leur manque pas de respect. On joue juste de manière agressive, on se bat sur tous les ballons dans notre zone, toujours en restant décontracté, sans crispation. »Dans le Nord, un public de connaisseur
A Harnes, le volley est roi. Dans cette ville de 12000 habitants de l’agglomération lensoise, la mairie investit et met en valeur le volley. « Je m’y sens comme à la maison », confirme Nicolas. « Le maire et l’adjoint au sport viennent souvent, ils entretiennent de bonnes relations avec le volley ». Après Harnes, « Marech » a éclos au Tourcoing Lille métropole volley. En trois saisons, entre 2006 et 2009, il participe à trois finales avec le club qui l’a lancé. « Je suis content de revenir, j’y ai des tas de souvenirs », confie-t-il à La Voix du Nord. « Ils m’ont fait confiance et j’ai beaucoup appris. » Désormais dans le Nord le public apprécie et les salles se remplissent.Le clin d’œil de Lilian Thuram
La génération précédente gardait son calme et ne se faisait pas remarquer. Celle d’aujourd’hui n’hésite pas à faire des coups d’éclat : « cette génération est un peu plus folle, mais je me suis facilement adapté. Ça correspond à mon caractère de rigoler, je reste jeune dans ma tête. L’an dernier, pour s’amuser, toute l’équipe a fait une photo en reproduisant ensemble le geste de Lilian Thuram après son second but contre la Croatie. »Le double butteur des bleus s’était mis à Genou, bras croisés, le doigt sur la bouche comme s’il se demandait ce qu’il lui arrivait. « Lilian a vu la photo et nous a promis de venir nous voir si on allait en demi-finale de la ligue mondiale. Il a tenu sa promesse et on a fêté notre titre avec lui. Un superbe souvenir. » À Rio, la France pourrait bien écarter une fois de plus le Brésil pour réaliser son rêve.
Dates-clés
4 mars 1987 : naissance à Sainte-Catherine-lès-Arras2007 : première sélection en équipe de France
2010 : Suspendu 6 mois pour avoir oublié de se localiser (lutte anti dopage)
2011 : champion de France avec le stade poitevin
2015 : champion d’Europe et vainqueur de la ligue mondiale avec l’équipe de France