Claude Muhayimana est soupçonné d'avoir participé au génocide des tutsi au Rwanda en 1994. Installé à Rouen depuis plusieurs années, il est actuellement jugé par la Cour d'assise de Paris.
Le parquet général a requis ce mercredi 15 ans de prison contre Claude Muhayimana, un Franco-Rwandais vivant à Rouen (Seine-Maritime). Il est accusé de complicité de génocide et de complicité de crimes contre l'humanité, lors du troisième procès en France lié au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Claude Muhayimana, 60 ans, était à l'époque chauffeur de l'hôtel Guest House à Kibuye, sur les rives du lac Kivu.
Selon le Parquet, Claude Muhayimana "a contribué au génocide en tant que conducteur et transporteur des tueurs sur une très longue période de trois mois", estimant qu'il a été un "acteur du génocide" et un "rouage indispensable dans le dispositif de cette traque des Tutsi jusqu'au dernier".
Ces miliciens, armés de machettes, gourdins, houes et appelés "Interahamwe" ("ceux qui travaillent ensemble" en kinyarwanda) ont été les principaux bras armés du génocide contre la minorité tutsie, orchestré par le régime extrémiste hutu et qui a fait plus de 800.000 morts d'avril à juillet 1994.
Claude Muhayimana, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010. Cantonnier de profession, il vit à Rouen (nord-ouest). Il y avait été arrêté en 2014, un an après l'ouverture d'une enquête initiée par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui lutte contre l'impunité et la présence en France de présumés génocidaires rwandais.
Le procès s'est ouvert le 22 novembre 2021 devant la cour d'assises de Paris après dix ans de procédure et deux reports à cause de la crise sanitaire.
A l'issue de près de quatre semaines de longues auditions d'une cinquantaine de
témoins, l'accusation a demandé aux jurés de la cour d'assises de "ne pas permettre" à M. Muyahimana "d'échapper à ses responsabilités" dans les crimes dont il est accusé "et de le condamner à une peine de 15 ans de réclusion criminelle".
Le verdict est attendu jeudi 16 décembre.