Les syndicats ont signé ce lundi vers 3 heures du matin le protocole d'accord proposé par la direction de la Brittany Ferries, après consultation du personnel embarqué dimanche qui a dit oui à 58,68%.
Cet accord met fin au conflit qui immobilise les navires depuis dix jours.
Près de 1.300 salariés, le personnel navigant à l'exception des officiers, étaient appelés dimanche à voter par téléphone jusqu'à minuit à cette consultation organisée par l'intersyndicale CGT et CFDT.
Ils devaient se prononcer sur le protocole d'accord cadre proposé mercredi par la direction, une signature conditionnant la reprise des rotations des ferries.
Le dépouillement s'est terminé tard dans la nuit. 900 votants se sont exprimés, à 58,68% pour le protocole d'accord, et 41,32% contre, a indiqué à l'AFP Michel Le Caborzin, délégué CGT.
Les syndicats ont apporté vers 02h30 les résultats à la direction et ont signé dans la foulée le protocole d'accord, a-t-il précisé avant d'ajouter que la direction doit donner dans la journée de lundi l'ordre pour que les navires reprennent la mer.
Les syndicats CGT et CFDT avaient refusé de signer ce texte mercredi dernier, dénonçant un "ultimatum" ne permettant pas de consulter le personnel, et un "lock-out": la direction de la Brittany Ferries a immobilisé ses huit navires le 21 septembre, alors que les salariés grévistes, qui ont perturbé le trafic pendant 24 heures jusqu'à immobiliser plusieurs ferries, avaient voté la reprise du travail.
Les navigants en grève protestaient contre un plan de retour à la compétitivité annoncé en juin par la compagnie maritime confrontée à des difficultés financières et à une perte de 70 millions d'euros.
Selon les deux syndicats, "le seul point de blocage de ce conflit concerne les conditions et les rythmes de travail du personnel embarqué".
Vendredi la direction avait refusé de participer à une table ronde organisée au ministère des Transports à Paris.
La Brittany Ferries en chiffres
La Brittany Ferries, dont le siège se trouve à Roscoff (Finistère), dessert la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne. Elle bat pavillon français et emploie
2.500 salariés.
Détenue majoritairement par la coopérative agricole Sica de Saint-Pol-de-Léon (Finistère), elle a annoncé en juin la suppression de plusieurs traversées et un plan de retour à la compétitivité, avec réduction des coûts salariaux et suppressions de plusieurs avantages.
Elle a été fondée en 1972 sous le nom de "BAI" (Bretagne Angleterre Irlande) et s'impose 40 ans plus tard parmi les plus importantes compagnies maritimes de transport de passagers.
Quelque 2,55 millions de personnes -dont 85% de Britanniques- ont ainsi emprunté en 2010-2011 l'un des huit navires de la compagnie qui dessert le sud de l'Angleterre (Plymouth, Poole, Portsmouth), l'Irlande (Cork), l'Espagne (Bilbao, Santander) et la France (Roscoff, Saint-Malo, Caen, Cherbourg).
La compagnie revendique également le transport de quelque 200.000 véhicules industriels et de 800.000 véhicules de tourisme par an.