Le premier tirage de la nouvelle formule du Loto se déroulera ce lundi soir sur fond de grogne de la Confédération des buralistes qui appelle ses adhérents à la boycotter.
Le patron des buralistes Pascal Montredon a écrit à ses adhérents en leur demandant de ne pas distribuer les nouveaux bulletins "Multi options" de la nouvelle formule (trois options facultatives), mais uniquement les bulletins classiques (avec 6 grilles) de l'ancienne version, jusqu'à nouvel ordre.
L'opération, baptisée "Loto à temps partiel", vise à "gripper" le lancement de cette nouvelle formule pour "faire avancer les négociations sur notre rémunération liée aux jeux", écrit M. Montredon qui avait évoqué dès juillet l'éventualité d'un boycott.
Cet appel de la Confédération des buralistes "ne touche pas le tirage habituel et seules les nouvelles options pourraient être concernées", fait remarquer la FDJ à l'AFP.
L'opérateur de jeux, détenu à 72 % par l'Etat, "fait confiance aux détaillants qui sont des commerçants indispensables et qui ont le souci de satisfaire leur clientèle et de développer leurs ventes au moment du lancement du nouveau Loto".
Négociations autour de la rémunération des buralistes
Les buralistes - tout comme les diffuseurs de presse qui vendent également les jeux de la FDJ - s'inquiètent de leur avenir et négocient depuis l'été avec la FDJ une hausse de leur rémunération.
Les premiers viennent de subir il y a une semaine une augmentation de 40 centimes du paquet de cigarettes, avant une nouvelle hausse prévue en 2013, qui risque de susciter, selon eux, une contrebande de tabac encore accrue.
L'Union nationale des diffuseurs de presse, en proie à une baisse régulière des ventes de la presse écrite, n'a pas appelé à ce boycott.
Les buralistes demandent depuis plusieurs mois que cette rémunération, fixée à 5 % du chiffre d'affaires jeux, passe à 6 % étalée sur cinq ans, assurant que les jeux sont devenus plus complexes, parfois plus difficiles à expliquer.
Des millions d'euros en jeu
La FDJ a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 11,4 milliards d'euros. Faire passer la rémunération de 5 % à 6 % serait donc l'équivalent de 110 millions d'euros, une somme supérieure au résultat net de la FDJ de 90 millions d'euros en 2011.
La FDJ fait remarquer que la rémunération actuelle de 5 % des buralistes, supérieure à celle de la FDJ (4,8 %), a progressé de 30 % depuis trois ans. Deux milliards d'euros ont ainsi été distribués en quatre ans aux détaillants.
"Des avancées ont été consenties, les discussions se poursuivent et l'heure n'est pas à la grève", conclut la FDJ.
Le Loto a totalisé 1,5 milliard d'euros de mises en 2011 et compte 21 millions de joueurs qui ont joué dans plus de 22.000 points de vente équipés de terminaux de jeux.
Au total, le réseau de la FDJ regroupe 35.000 points de vente. La moitié des 28.000 buralistes et la moitié des 28.000 diffuseurs de presse distribuent les produits de la FDJ.